Les consultations pour la formation du nouveau gouvernement, présidé par M. Benkirane, désigné par S.M. le Roi comme chef de l'Exécutif, se poursuivent. Les quatre partis constituant la majorité gouvernementale (PJD, Istiqlal, Mouvement Populaire et PPS) multiplient les rencontres pour parvenir, dans les plus brefs délais, à la répartition des portefeuilles ministériels et à la désignation des ministres et secrétaires d'Etat qui vont coiffer les différents départements. Les partis de la majorité ont tranché sur la question de la présidence de la Chambre des Représentants qui revient à l'Istiqlal. Ce dernier a désigné M. Karim Ghellab, ministre de l'Equipement et du Transport dans l'ancienne formation gouvernementale, pour occuper ce poste. Il sera le candidat de la majorité et sera officiellement désigné, après le vote, comme président de la Chambre qui devra se réunir lundi. Cette opération votative sera la première épreuve à laquelle devra faire face la majorité gouvernementale. Le vote étant secret, les quatre partis de la majorité doivent prouver qu'ils sont capables d'exiger de leurs députés une certaine discipline aussi bien en ce qui concerne la présence lors de la séance du vote qu'en ce qui concerne le vote lui-même qui doit être sans faille pour le candidat de la majorité. Cette première confrontation avec l'opposition doit être couronnée de succès et confirmer le choix des dirigeants de la coalition gouvernementale. Les parlementaires de la majorité doivent respecter les consignes de vote et doivent même convaincre certains députés de l'opposition pour voter en faveur du candidat de la majorité. Le choix d'un candidat istiqlalien pour le poste de président de la Chambre des Représentants n'est que justice rendue à ce parti qui, depuis 1963, n'a pu accéder au perchoir. Le choix de M. Karim Ghellab n'est pas fortuit. Après le succès qu'il a enregistré à la tête de l'Equipement et du Transport, M. Ghellab, jeune, dynamique et compétent, saura donner une nouvelle impulsion à la présidence de la Chambre des Représentants aussi bien en ce qui concerne les rapports avec les députés – toutes tendances confondues – qu'en ce qui concerne la diplomatie parlementaire et les relations avec les institutions législatives sur les plans régional, continental et international. Pour ce qui est de la répartition des portefeuilles ministériels, les partis de la majorité feront preuve, sans nul doute, de compréhension et de sens de responsabilité. Ils feront en sorte que cette nouvelle expérience réussisse pour que le Maroc d'après la nouvelle Constitution puisse consolider les bases de la démocratie et mettre en œuvre les dispositions de la loi fondamentale. Le plus important reste à faire : élaborer le programme gouvernemental et arrêter les grandes lignes de la politique que le gouvernement doit suivre dans différents secteurs, notamment pour faire face aux problèmes qu'affronte notre pays, en particulier le chômage des jeunes, les disparités sociales et régionales et les différentes manifestations du sous-développement, de la pauvreté et de la marginalisation.