Sommet international de la valorisation des déchets et le climat Au Maroc, les déchets organiques représentent 60% des ordures ménagères. Ces matières organiques sont caractérisées par une forte humidité qui avoisine les 70%, laissant ainsi place à 40% de matières qui sont susceptibles d'être recyclées. Pour atténuer l'effet du changement climatique, le Maroc a présenté son état des lieux actuel ainsi que les avancées en matière de gestion et de valorisation des déchets ménagers lors du Sommet international de la valorisation des déchets et le climat. Organisé par la Confédération générale des entreprises au Maroc (CGEM) en partenariat avec la Coalition pour la valorisation des déchets (COVAD), l'événement s'est tenu hier à Skhirat et a connu la participation d'un nombre d'experts nationaux et internationaux, en plus de 300 opérateurs du secteur. En effet, le changement climatique est fortement lié à la production des déchets qui ne cesse d'augmenter d'année en année, selon les experts. «S'ils ne sont pas valorisés ou traités convenablement, ils génèrent des émissions considérables de gaz à effet de serre», apprend-on des organisateurs de l'événement. En effet, ces déchets sont responsables de 7,49% des émissions globales, et c'est pour cette raison qu'ils nécessitent une approche intégrée. A savoir qu'actuellement «70.000 emplois peuvent être générés en 5 ans grâce aux filères du recyclage et valorisation des déchets», souligne Hakima El Haité, ministre délégué chargée de l'environnement, lors de l'évènement. *Pour le pays hôte de la COP22, la quantité de matières recyclées s'élève à 500.000 t/an, ce qui représente 10% de la totalité des déchets produits (voir tableau). A noter également que les récupérateurs de déchets volontaires représentent le premier maillon de la chaîne de recyclage au Maroc. Ils étaient estimés à environ 7.100 d'après une étude réalisée conjointement par la Banque mondiale, le PNUD et le département de l'environnement, en 2011. Aujourd'hui, ils sont beaucoup plus nombreux. Les revenus de ces récupérateurs varient entre 70 et 100 DH/jour. Les chiffres d'affaires réalisés par cette activité sont estimés à environ 168 millions de dirhams pour les récupérateurs et environ 363 millions de DH pour les grossistes. Afin d'améliorer les conditions de vie de ces travailleurs, surtout vu l'importance de la mission qu'ils se sont donnée, le ministère délégué chargé de l'environnement a mis en place le Programme national des déchets ménagers. Et de ce fait, mis à part la régularisation de la situation des chiffonniers, le programme entamera sa 3ème phase à partir de 2017, permettant ainsi d'accroître le taux de collecte et de recyclage de matériaux de 5 à 20%, d'ici 2022. A noter que ce programme avait bénéficié de quatre prêts successifs à l'appui des politiques de développement octroyés par la Banque mondiale pour l'amélioration de la gestion des déchets solides municipaux. Maryem Laftouty (journaliste stagiaire)