L'hôpital Abderrahim El Harouchi n'a, à aucun moment, remis en question sa politique sécuritaire. A en croire les déclarations du père, cet hôpital, aussi important soit-il, ne disposerait pas de caméras de surveillance... Dix heures... Dix heures de silence. C'est le temps qu'a mis l'hôpital Abderrahim El Harouchi de Casablanca à réagir suite à l'affaire de disparition d'un nouveau-né. Pour rappel, ce nouveau-né (une fille que les parents souhaitaient nommer Hajar) a disparu mercredi après que sa famille a été victime de ce que l'on décrit comme une escroquerie. Dans un communiqué, l'hôpital n'apporte rien de nouveau si ce n'est une simple confirmation du drame et une déviation de toute notion de « responsabilité ». Récit. Mercredi dernier, Nabil Zoufir accompagnait sa femme, sa mère et sa fille fraîchement née à la sortie de l'hôpital avant qu'une «infirmière» n'intervienne pour récupérer le nouveau-né sous prétexte que des analyses doivent être effectuées. Une situation qui semble jusque-là routinière et que tout un chacun est amené à vivre. Citée par le communiqué dudit hôpital, c'est la grand-mère du nouveau-né qui vient apporter quelques précisions. En effet, alors que le père appuyait sa femme, c'est elle qui portait le bébé au moment où «une femme inconnue l'a entraînée au jardin de l'hôpital, lui faisant croire que des analyses doivent être effectuées et lui demandant de lui remettre le nourrisson et de revenir à la maternité». En lui remettant le nouveau-né, elle était loin de se douter de la suite. D'après la grand-mère, elle aurait suivi la supposée infirmière avant que celle-ci ne se rende compte de sa présence et lui demande d'aller lui chercher «les documents de sortie». Une fois chose faite, le nouveau-né s'était envolé, au même titre que la jeune dame. «Lorsqu'elle est revenue au même endroit, elle a été choquée par la disparition de la femme en question et du nourrisson, et la famille s'est rendu alors compte qu'elle a été victime d'une escroquerie», confirme la direction de l'hôpital qui, à aucun moment, n'a remis en question sa politique sécuritaire. La mère, qui n'a été mise au courant de la disparition de sa fille que plus tard, est à l'heure où nous mettions sous presse en état de choc, incapable de s'exprimer. Pour rappel, elle avait été admise lundi à la maternité où elle a donné naissance à une fille, mardi à 00h40. Quant au père, Nabil Zoufir, il ne demande qu'à récupérer sa fille : «Je suis prêt à lui pardonner. Je veux juste retrouver mon enfant», ne cesse-t-il de répéter sur un ton désespéré. A l'heure actuelle une femme de ménage aurait aperçu l'auteure de cette escroquerie et serait à ce sujet interrogée par les services de sécurité. Le travail d'investigation de ces derniers s'avère toutefois plus compliqué que prévu. A en croire les déclarations du père, l'hôpital Abderrahim El Harouchi, aussi important soit-il, ne disposerait pas de caméras de surveillance...