Organisé vendredi 3 décembre à Rabat par le Centre pour les études et recherches politiques Lahcen Lyoussi, le colloque «le Maroc et l'Espagne : Coopération et partenariat stratégique» a été l'occasion de faire le bilan des relations entre les deux pays. Les relations entre le Maroc et l'Espagne semblent ne laisser personne indifférent. En témoigne la qualité des participants à ce colloque placé sous le thème : «le Maroc et l'Espagne : Coopération et partenariat stratégique». Organisé le vendredi 3 décembre à Rabat par le Centre pour les études et recherches politiques Lahcen Lyoussi, cet événement a connu la participation de plusieurs personnalités marocaines et espagnoles des mondes politique, économique et culturel. Objectif : donner lecture aux relations entre les deux, à la lumière du renforcement tous azimuts qu'elles connaissent, sur le plan politique notamment, depuis le départ du gouvernement Aznar. Une occasion de faire le tour des questions que les deux royaumes ont en commun. Des contraintes et potentialités de la coopération bilatérale aux relations économiques maroco-espagnoles dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen, en passant par les nouvelles potentialités de l'économie marocaine, les opportunités des investissements espagnols au Maroc, la question migratoire et la dimension humaine dans la coopération Maroc-Espagne. Le mot d'ordre n'était autre que de donner un souffle nouveau, durable, à des relations «condamnées » à se nouer dans le sens du partenariat et de la coopération. Intervenant à cet égard, l'ambassadeur d'Espagne à Rabat, Luis Planas Puchades a indiqué qu'aujourd'hui la coopération entre l'Espagne et le Maroc « n'est pas seulement une nécessité mais une opportunité ». Le diplomate espagnol s'est dit convaincu que les «hauts et les bas» que les relations maroco-espagnoles ont connus «sont dépassés par la réalité du présent et le seront certainement par la réalité du futur très proche». Une conviction qui s'explique selon lui par la volonté de SM le Roi Mohammed VI et de SM le Roi Juan Carlos I-er et par celle des femmes et des hommes des deux pays, de faire de ces relations qui s'étendent à tous les domaines politique, économique et culturel, des relations exemplaires de coopération et de partenariat. Cette conviction s'explique également, a-t-il ajouté, par la qualité des relations maroc-espagnoles et par la réalité qui «nous montre que le futur ne peut être qu'un futur commun ». Un avenir commun qui semble déjà tracé, du moins sur le plan économique. En témoigne la nature des rapports économiques qu'entretiennent les deux pays, l'Espagne étant le deuxième partenaire économique et le premier investisseur au Maroc. Faut-il pour autant céder à l'autosatisfaction et considérer que les potentialités offertes ont toutes été valorisées, s'est interrogée Aïcha Belqaid secrétaire général du Centre Lahcen Lyoussi. Et d'indiquer que les différences entre le Maroc et l'Espagne, « ne doivent pas les éloigner, mais doivent, au contraire, être le levain d'une relation privilégiée entre un pays européen du Nord et un pays du Sud ». Le Maroc et l'Espagne ont tous deux été, à des titres différents, les promoteurs de la déclaration de Barcelone de 1995, et ce texte solennel a été une grande avancée dans la recherche des voies et moyens d'élargir le champ de tout ce qui pouvait être entrepris conjointement. Une réalité historique doublée d'une autre, celle du marché. Un point sur lequel ont insisté Mustapha Mechahouri, ministre des commerce extérieur et Hassan Chami, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), côté marocain, et Pedro Montoya, directeur du groupement professionnel «Grupo des Empresas des servicios profesionales de consulteria». Une manière de dire qu'un rapprochement durable, serein, dépassionné passe d'abord par l'économie.