Le président français François Hollande a appelé jeudi 25 août 2016 à ne céder ni à « la provocation ni à la stigmatisation », à propos du débat qui enflamme la société et la classe politique en France sur l'interdiction du port du burkini sur les plages. La « vie en commun », un « grand enjeu » en France, « suppose aussi que chacun se conforme aux règles et qu'il n'y ait ni provocation ni stigmatisation », a déclaré le chef de l'Etat français dans une déclaration à la presse. Le président Hollande s'est exprimé pour la première fois sur cette question qui divise au sein même du gouvernement. Alors que la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a affiché jeudi son opposition aux arrêtés d'interdiction du port du burkini sur les plages pris par plusieurs communes, notamment dans le sud de la France, le Premier ministre Manuel Valls n'a pas tardé à recadrer sa ministre, en fustigeant « une mauvaise interprétation des choses » de sa part. « Ces arrêtés ne sont pas une dérive », a-t-il insisté, affirmant qu' »ils ont été pris au nom même de l'ordre public » Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait mis en garde mercredi contre la « stigmatisation » des musulmans, après la diffusion d'images d'une femme voilée contrôlée sur une plage de Nice. Pour sa part, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Anouar Kbibech a fait part de la « forte émotion et forte inquiétude au sein des musulmans de France », après ces contrôles portant atteinte aux libertés fondamentales, réaffirmant « l'attachement » de ces derniers « aux valeurs de la République. Le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative française doit rendre, vendredi après-midi, sa décision sur la légalité ou non des arrêtés anti-burkini.