Le Maroc s'apprête à organiser les Journées internationales de dragage, prévues du 24 au 26 octobre. L'occasion de s'arrêter sur une opération peu connue mais essentielle pour un pays à très forte activité maritime comme le nôtre. On ne le sait que trop, le Maroc est un pays à vocation maritime, avec ses 3500 km de côtes. L'économie du Royaume respire par ses Ports, où transitent 98 % de ses échanges commerciaux. De la Mer proviennent également d'immenses ressources halieutiques et un flux touristique considérable. Mais ce que l'on sait moins, c'est l'état dans lequel les ports marocains se trouvent. Ils sont 27 ports et 3 abris de pêche, considérés comme pôles d'attraction économique et sociale du pays à subir chaque année un ensablement et un envasement important. Le volume moyen annuel est de 3 millions de m3 de sable et de 400.000 m3 de vase. D'où l'importance du dragage. Le mot renvoie à l'opération de nettoyage du fond des ports à la drague, à leur désenvasement. C'est justement dans ce cadre que le Maroc s'apprête à organiser, du 22 au 24 octobre, les Journées internationales de dragage. Organisées par la section africaine du Ceda avec à sa tête le Président Mohamed Bachiri, il s'agit d'un moment fort de cette activité. D'autant plus que le littoral national recèle d'importantes ressources naturelles, des zones d'intérêt écologique, des plages et des zones touristiques qui constituent un espace vulnérable qu'il faut protéger. Les dragages d'entretien sont donc indispensables pour l'amélioration des conditions d'accès, de sécurité de navigation dans les chenaux et bassins portuaires, ainsi que la lutte contre la pollution des plans d'eaux. D'où l'intérêt qu'accorde le ministère de l'Equipement à cette opération. Un programme est établi annuellement sur la base des besoins de chacun des ports. Une enveloppe budgétaire d'environ 90 millions de DH est allouée à cette opération, dont 20 millions sont réservés au dragage des ports. En 2001, le ministère a élaboré un cahier des prescriptions communes applicables aux travaux de dragage «C.P.C», considéré comme référence pour l'exécution de ces travaux au Maroc. Le but est de résoudre les problèmes d'ensablement, d'alléger les frais de dragage et d'améliorer les conditions d'exploitation et de l'environnement au niveau de ces ports. Une étude d'impact des dragages sur l'environnement a été réalisée par le ministère de l'Equipement sous l'égide de la banque mondiale en 1992. Elle a fait ressortir les mesures à prendre pour la réalisation de ces travaux tout en préservant l'environnement. Aussi, les produits dragués, constitués généralement de sable fin, sont soit clapés au large sur des sites n'ayant aucun impact sur l'environnement marin, soit valorisés comme solution alternative au sable des plages et des dunes utilisés dans la construction. Ces produits peuvent servir également au rechargement et à la régénération des plages érodées pour le développement durable du tourisme au Maroc, dont le balnéaire constitue le produit phare pour relever le défit 2010 du tourisme national.