Après le rapprochement entre les deux composantes de la mouvance populaire, le tour est venu pour l'Alliance socialiste d'ouvrir ses portes aux élus d'Al Ahd. Après le verdict des urnes, le tour est venu aux calculs politiques et à la règle du nombre. Premiers signes : le 5 octobre, à Rabat, les députés du MNP ( Mouvement national populaire) et du MP ( Mouvement populaire) ont décidé, lors d'une réunion, d'unifier leurs rangs et d'accroître leurs chances pour siéger au prochain gouvernement. Le lendemain, le PPS (Parti du progrès et du socialisme), le PSD ( Parti socialiste démocratique) et le nouveau parti Al Ahd, de Najib Ouezzani, ont, à leur tour, décidé de former un groupe commun au sein du Parlement, mettant ainsi «l'intérêt supérieur de la nation au-dessus de tout calcul partisan étroit», selon un communiqué publié par les trois partis à l'issue d'une réunion de travail, dimanche, à Rabat. Au cours de cette réunion, le Parti d'Al Ahd a annoncé sa décision de rejoindre, en tant que «structure autonome», le groupe parlementaire de l'Alliance socialiste, qui unit le PPS et le PSD. Des dirigeants du PPS précisent, à cet effet, que l'intégration des cinq députés d'Al Ahd se limite au niveau parlementaire, mais tout en laissant la voie ouverte à l'adhésion à l'Alliance socialiste. Et de reprendre que l'essentiel est que ces élus se distinguent par leur probité et leur honnêteté». L'un d'entre eux appartenait auparavant au PPS, rapporte la même source, avant d'ajouter, en guise de complément d'information, qu'il n'y a rien à reprocher à Najib Ouezzani et à ses amis, en ce qui concerne, dit-on, leur comportement et intégrité morale. Ceci étant, pour répondre aux «aspirations légitimes» du peuple marocain dans les domaines économique et social, les trois partis ont décidé «de coordonner leur action et d'agir avec détermination pour contribuer au renforcement des forces de progrès et de modernité autour d'un bloc démocratique et moderniste, fort et attractif, à même de participer à l'édification d'un Maroc démocratique, développé et solidaire». Après avoir exprimé leur satisfecit quant au climat «d'honnêteté et de transparence» dans lequel se sont déroulées les élections du 27 septembre, les trois partis ont estimé que «cette échéance électorale constitue un pas important dans la voie de l'approfondissement de la démocratie de notre pays, et qu'elle inaugure l'entrée du Maroc dans la phase de la consolidation de l'Etat de droit et dans l'ère des institutions représentatives crédibles». Bref, il s'agit d'une alliance qui vaut mieux qu'une transhumance.