Indignation chez les associations des médecins gynécologues après l'adoption par le conseil du gouvernement en avril 2016 du projet de loi N 14-47 relatif à la procréation médicalement assistée. Lors d'une rencontre organisée récemment par le Collectif Citoyen pour le Droit à la Parenté (CCDP), les associations ont appelé à une révision de ce projet et pointé du doigt plusieurs points, comme l'absence du Conseil National de l'Ordre des Médecins dans les consultations liées à l'exercice médical de la Procréation médicalement assistée (PMA), la criminalisation des médecins entre autre. Selon le professeur Jamel Fikri « ce texte de loi est fait dans le seul but de contrôler les médecins ». Autre point de discorde, reconnaître l'infertilité comme maladie. D'après les spécialistes, cette non reconnaissance empêche la prise en charge des traitements. Selon le professeur Omar Sefrioui, le coût de ses traitements varient entre 4 et 30 mille dirhams et les couples n'ont pas les moyens de se payer de tels médicaments ou interventions. Comparant le Maroc avec la Tunisie et l'Egypte, « des pays comme la Tunisie ou l'Egypte remboursent les premiers et les deuxièmes essaies pour les couples infertiles. » Par ailleurs, le CCDP regrette les lourdes charges pénales prévues au cas de non respect des procédures administratives. D'après le CCDP, ces procédures ne font qu'entraver le travail des médecins dans la mise en oeuvre de la PMA. En effet, les cliniques privées de fertilité existent au Maroc depuis les années quatre-vingt dix. Actuellement, elles sont au nombre de 17 au Maroc et il y a une centaine de médecins gynécologues formés pour la procréation assistée. Selon une enquête menée en 2015 par le Société marocaine de médecine de la reproduction (SMMR), l'infertilité touche près d'un couple de Marocains sur huit et plus d'un tiers des couples infertiles attendent un enfant depuis plus de trois ans. Présenté par Houcine El Ouardi, le projet de loi N 14-47, relatif à la procréation médicalement assistée, vise à formaliser et à mettre en place un cadre juridique national dans le domaine des sciences médicales et des techniques biomédicales et les pratiques relatives à la procréation médicalement assistée (PMA). En mai 2016, le ministre de la santé Houcine El Ouardi a inauguré le premier centre public de procréation médicalement assistée au Centre de santé reproductrice (CSR) à Rabat. Créé en juin 2016 en réaction au projet de loi actuel sur la PMA, le CCDP regroupe toutes les associations marocaines de gynécologie et de fertilité ainsi que des organisations qui œuvrent dans les domaines des droits et de la santé.