Décidément, le département de Mohamed Boussaid ne démord pas de son optimisme. C'est ainsi que la toute récente note de conjoncture livrée par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l'économie et des finances, voit rose pour l'économie nationale en 2016. Il en ressort que les derniers baromètres conjoncturels, notamment ceux relatifs au commerce extérieur et aux finances publiques, augurent d'un dynamisme avéré de l'activité économique nationale hors agriculture. A noter toutefois que d'après les derniers chiffres du département de l'agriculture, et dans un contexte de chute de la récolte céréalière (-70% par rapport à la récolte record de l'année précédente), les autres filières agricoles se sont caractérisées par un comportement globalement favorable, soit des performances estimées à 15% pour la production de l'arboriculture fruitière, 5% pour les cultures industrielles, 4% pour les cultures fourragères, de 4 à 5% pour les cultures maraichères et de 4% pour l'élevage. Par ailleurs, la DEPF signale que dans les zones irriguées, la campagne agricole 2015/2016 s'est favorablement déroulée, conduite normalement et conformément aux besoins des cultures, ce qui permettrait une amélioration des rendements, notamment de certaines spéculations telles que la betterave. Bon comportement du commerce extérieur ! Les échanges extérieurs ont enregistré, à fin mai 2016, une aggravation du déficit commercial de 7,7 à 67,4%, et une baisse du taux de couverture de 1,3 point, à 58,7%. Cette évolution s'explique par une augmentation, en glissement annuel, de la valeur des importations (en hausse de 4,3%) plus importante que celle des exportations (évaluée à 2%). La bonne tenue des exportations est liée à la poursuite de la dynamique remarquable des exportations des nouveaux secteurs, notamment celles de l'automobile (14,9%), de l'aéronautique (10,1%) et de l'électronique (5,4%), et à la performance positive des exportations du textile et cuir (5%) et de l'agroalimentaire (4,1%). En revanche, les exportations de phosphates et dérivés ont accusé un repli de 11,2%. La hausse des importations a concerné l'ensemble des groupements de produits à l'exception des produits bruts (en recul de 14,2%) et des produits énergétiques (en recul de 31,2%). Par ailleurs, la DEPF souligne que la structure des importations atteste d'un dynamisme avéré de l'activité économique dans la mesure où des hausses ont été enregistrées par les achats des biens d'équipement de 19,8% et des demi-produits de 8,9%. Les finances publiques tiennent bon... La situation des charges et ressources du Trésor à fin avril 2016 fait ressortir un déficit budgétaire de 21,1 milliards de dirhams. Compte tenu de l'excédent du solde des comptes spéciaux du Trésor de 5,4 milliards de dirhams, cette évolution a résulté de la hausse des dépenses globales à un rythme plus important que celui des recettes ordinaires. Ces dernières ont augmenté, en glissement annuel, de 3,4%, à 71 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 32%. S'agissant des dépenses ordinaires, elles ont été exécutées à hauteur de 34,5% et ont augmenté de 3,1%, à 73,4 milliards de dirhams. De leur côté, les dépenses d'investissement ont augmenté de 16,4%, à 24,1 milliards DH et ont été concrétisées à hauteur de 45,4%.