Rachid Daoudi est de retour au Wydad après un séjour au Ahly qatari. Il est revenu mettre son pied gauche magique au service de son club de toujours. Un retour qui a également des allures d'impact psychologique. «Da-oudi ! Da-oudi !». Il faudra désormais s'attendre à ce que le nom du canonnier des Diables Rouge casablancais retentisse et soit scandé dans les stades, ou du moins au Complexe Mohammed V de Casablanca. Car, après une longue éclipse due à des séjours dans plusieurs clubs du Golfe, le dernier en date étant Al-Ahly du Qatar, le gaucher est de retour parmi les siens. Il a signé lundi avec le Wydad de Casablanca, le club qui lui a permis d' «exploser» et de faire connaître son nom au moins à l'échelle africaine et arabe. Et s'il est vrai qu'à 36 ans –il est né le 21 février 1966 – Daoudi n'a certainement plus ses jambes de vingt ans, au Wydad, on compte sur sa présence sur le terrain et certainement sur l'impact psychologique de sa personnalité auprès de ses jeunes camarades. De plus, Rachid –on l'a vu à l'entraînement – n'a rien perdu de sa merveilleuse touche de balle. Et sa puissance de tir sur les balles arrêtées est toujours aussi impressionnante. Contacté par «Aujourd'hui Le Maroc», le terrible gaucher, qui a enchanté ses nombreux supporters par ses violents tirs décochés quelquefois sans élan, n'a pas été très loquace. Il s'est borné à dire qu'il était très heureux de retourner chez lui, parmi les siens. Et qu'il s'entraînait dur. «Je ne suis pas encore au top de ma forme, mais on jugera cela sur le terrain», a-t-il ajouté. Une attitude de prudence qui est tout à son honneur. A moins qu'il ne nous réserve une belle surprise… en tout cas, le président Nasreddine Doublali est aux anges et il ne tarit pas d'éloge envers l'ex-international. «C'est un fils du WAC, il est revenu sans rien demander. Et il est déjà qualifié pour disputer les rencontres au sein du WAC (…) », avait déclaré M. Doublali dans un entretien publié par ALM (voir nos éditions du mercredi). Pour sa part, son ex-coéquipier Fakhreddine Rajhi «Lefriekh», souligne que le retour de Daoudi -et si tout se passe bien, de Rédouane Allali – est une bonne chose pour le club, dans la mesure où il s'agit –encore une fois – d' «un fils du club, qui peut apporter des choses à son équipe, mais dont la présence sur le terrain sera également un facteur à même de rassurer ses coéquipiers. Fakhreddine et les joueurs de sa génération ont déjà joué ce rôle d'encadrants auprès de jeunes joueurs comme Boujemaâ, Chbouki et tant d'autres se rappelle avec nostalgie des moments forts qu'il a partagés avec son cadet : championnats, Coupe arabe, Coupe d'Afrique, Coupe Afro-asiatique… Des moments d'émotions forts. Des moments d'émotion, Daoudi en a connu, depuis 1992, l'année où il a «éclaté» avec le WAC. Il a fait partie des Lions de l'Atlas sous la houlette de Abdelkhalek Louzani, -tout le monde se souvient de ce fameux tir qui a fait mouche en Zambie - puis celle de Abdallah Blinda. Avec ce dernier, il vivra la frustration d'un Mondial 1994 complètement raté par les coéquipiers de Naybet. Comme ses coéquipiers, il s'est difficilement remis de cette déconvenue. Mais, des joies, il en aussi connues. Et les énumérer reviendrait à privilégier les unes par rapport à d'autres. Maintenant, ce qui est attendu de lui, c'est qu'il fasse son boulot. Et correctement. Car, lui qui a connu des moments de gloire rarement atteints par d'autres joueurs, connaît bien la versatilité du public. Et il ne peut donc ignorer que ce sont ces mêmes gens vous portant aux nues, qui peuvent se muer en vos plus terribles détracteurs. Nous n'en sommes pas encore là. Et puis, gageons qu'avec tout le métier accumulé au cours de sa riche carrière, le gaucher magique saura toujours rétablir la situation en sa faveur.