Pour un simple malentendu, il s'est retrouvé derrière les barreaux avec sur le dos un meurtre. «Je ne l'ai pas tué», prétend-il devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Il se disculpe catégoriquement. Mais, ses voisins du quartier le mettent en cause. «C'est lui, M. le président, qui l'a tué après lui avoir donné des coups de poing», précise le père de la victime qui a rendu l'âme à l'âge de vingt-cinq ans. Il avait purgé trois peines s'emprisonnement pour coups et blessures et vol simple. Son père qui n'a pas prêté serment a attesté devant la Cour que son fils est sorti de chez lui vers 18h. «Il n'était sous l'effet ni de l'alcool, ni du haschich, ni de comprimés psychotropes», assure-t-il retenant à peine ses larmes. Il affirme ensuite que vers 23h15, un jeune voisin du quartier est venu frapper à sa porte pour lui annoncer la mauvaise nouvelle. Au contraire, le mis en cause, un repris de justice pour trafic de drogue et vol qualifié, a prétendu que son ami était sous l'effet de comprimés psychotropes. «Nous avons avalé chacun une dizaine de comprimés Rivotril, M. le président... Nous étions tous les deux sous l'effet de la drogue», déclare le mis en cause, âgé de vingt-sept ans, sans profession, qui a, selon le dossier de l'affaire, donné plusieurs coups de poing à son ami au point que ce dernier a fini par tomber par terre et se cogner la tête contre le trottoir. «Je ne lui ai pas cogné la tête contre le trottoir», essaie de se blanchir le mis en cause. Mais en vain. Puisque deux témoins, voisins de leur quartier, expliquent, après avoir prêté serment, qu'ils ont assisté à la bagarre qu'il y a eu lieu entre le mis en cause et son ami. Ils ont précisé qu'ils ont vu le suspect donner des coups de poing à la victime, mais sans connaître le mobile. «Je lui ai reproché d'avoir dérobé mon argent, une somme de 50 DH», explique le mis en cause qui continue à nier avoir maltraité son ami jusqu'à la mort. Mais c'était loin de convaincre la Cour. Puisque cette dernière a pris en considération les témoignages des voisins qui ont assisté à la bagarre. Et elle l'a condamné à dix ans de réclusion criminelle.