Des soldats français, américains et britanniques sillonnaient toujours, jeudi, la Côte d'Ivoire, tandis que le Nigeria et le Ghana ont envoyé des troupes d'interposition. Après que, mercredi, un détachement de soldats français ait permis l'évacuation de quelque 200 ressortissants étrangers de Bouaké aux mains des rebelles, les autres forces étrangères continuaient jeudi leur déploiement aux abords des principales villes du pays. Toutes ont affirmé avoir pour mission la protection de leurs ressortissants, et leur évacuation en cas d'urgence. Le Nigeria, lui, a annoncé jeudi l'envoi d'avions militaires en Côte d'Ivoire dans le cadre d'un « plan régional de stabilisation de la situation » dans le pays. Le Ghana a également accepté d'envoyer un escadron. «Nous le faisons sous les auspices de l'ECOMOG», a souligné le vice-ministre nigérian des affaires étrangères Dubem Onyia. L'ECOMOG est la force régionale de la communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO). Elle a déjà œuvré dans plusieurs conflits de la région, notamment au niveau des pays du Fleuve Mano, le Libéria, la Guinée et la Sierra Leone. Trois avions de combat nigérians semblaient déjà être arrivés mercredi soir à Abidjan. L'armée française quant à elle continuait d'adapter son dispositif pour pouvoir «réagir au mieux» à l'évolution de la situation, selon l'état-major. Elle a été rejointe mercredi soir par près de 200 soldats américains des forces spéciales et une petite unité britannique, à Bouaké. Depuis dimanche, les tirs se poursuivaient d'ailleurs dans la ville sans que l'armée ivoirienne n'ait pu en reprendre le contrôle. Une centaine de corps ont été découverts dans une académie militaire de la ville. Korhogo, bastion de l'opposition dans le Nord musulman, était elle aussi toujours aux mains des mutins.