La communauté marocaine résidant en Corse se sent de plus en plus menacée en Corse où les actes racistes perpétrés par des groupuscules xénophobes anti-Maghrébins deviennent de plus en plus fréquents. La vague d'attentats contre la communauté maghrébine installée en Corse connaît une nouvelle escalade. Ces derniers jours plusieurs actes racistes ont été perpétrés contre des citoyens marocains résidant dans l'Ile de Beauté. Ainsi, dans la nuit de vendredi à samedi, la maison d'une famille marocaine à Calvi en Haute-Corse a été visée par des cocktails Molotov et des tirs de fusil de chasse ce qui a provoqué des dégâts importants. Selon la gendarmerie, il a été découvert sur un mur à proximité de la maison une inscription raciste disant "Corsica pulita" ce qui veut dire : "Corse propre". Sur un autre mur, les gendarmes chargés de l'enquête ont trouvé deux autres inscriptions disant respectivement : "Joyeux anniversaire SOS Racisme" et "Arabi fora". Cette dernière phrase signifie "arabes dehors" et elle est utilisée par les bandes racistes à la fois comme signature et revendication puisqu'elle appelle tous les habitants de l'île qui sont d'origine arabe à quitter la Corse. Cette nouvelle escalade dans les actes anti-marocains a lieu à un moment où la ministre déléguée chargée de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Nouzha Chekrouni, se trouve en visite de travail . À cette occasion, la ministre marocaine a eu des rencontres à Bastia et Ajaccio avec les autorités locales notamment les préfets de police, et les maires. Des rencontres qui ont été axées sur la situation d'insécurité dont souffre la communauté marocaine installée dans l'île. Une communauté avec laquelle la ministre a eu une rencontre qui a regroupé plus de 200 Marocains habitant les deux villes de Bastia et Ajaccio. Dans une interview accordée au quotidien "Corse matin", la ministre s'est dite "préoccupée" par la recrudescence des actes racistes perpétrés contre les Marocains en Corse. "SM le Roi Mohammed VI et le gouvernement marocain sont attentifs à l'évolution de la situation dans l'île", a-t-elle déclaré au journal corse avant d'ajouter que "bien souvent, c'est l'ignorance qui fige les préjugés et favorise un repli qui peut prendre un caractère agressif". « La peur est un sentiment qui fragilise et il faut être fort pour la faire reculer. Les efforts actuellement consentis y contribuent", a-t-elle dit avant d'ajouter : "nous sommes tous des démocrates, nous partageons tous les mêmes valeurs". S'agissant de ses réunions avec les responsables locaux, elle a affirmé que les autorités locales sont unanimes à affirmer que les auteurs de ces violences ne représentent pas la majorité des Corses qui, eux, voient dans leur Ile une terre de rencontre. "Les responsables et les habitants de la Corse affirment que les Corses et les Marocains partagent une mémoire commune d'une grande importance", a-t-elle dit. Par ailleurs, les autorités françaises mènent une lutte continue contre les groupuscules racistes. Une lutte qui s'est couronnée, la semaine dernière, par la mise en examen à Paris pour "association de malfaiteurs en liaison avec une entreprise terroriste, infraction à la législation sur les explosifs et destruction et dégradation par explosifs en bande organisée" de six jeunes individus, accusés d'appartenir au groupuscule armé "Clandestini Corsi" (les Clandestins Corses) qui a revendiqué sept attentats anti-Maghrébins dans l'Ile de Beauté.