Deux événements auront des répercussions certaines sur l'équilibre mental et politique des séparatistes : le retour du commandant Ayoub et les révélations concernant la mort de 600 sahraouis dans les camps de Tindouf. Jamais depuis une vingtaine d'années, la situation n'a été aussi dramatique dans les camps du Polisario qu'elle ne l'est depuis dimanche. Dès l'annonce de l'audience accordée par SM Mohammed VI à Lahbib Ayoub, un des membres fondateurs du front Polisario, venu faire allégeance au souverain, la nouvelle a retenti comme une bombe. Selon des sources fiables, en un très peu de temps, les camps se sont transformés en lieu de deuil, et les gens qui y habitent donnèrent, tout d'un coup, l'impression de devenir orphelins. Chez les Séparatistes à l'étranger et particulièrement en Algérie, c'est l'alerte totale. Depuis une vingtaine d'années, plus de 3.000 membres du Polisario ont rallié le Maroc, mais hormis les cas liés au retour de Omar Hadrami, ancien idéologue des séparatistes, actuellement gouverneur de Sidi Kacem, Brahim Hakim, ancien ministre des Affaires étrangères de la fantomatique RASD, et de ques autres dirigeants politiques et militaires, le retour de ces sahraouis s'inscrivait dans la logique des choses. Donc, sans grands effets médiatiques et politiques sur l'Algérie et ses marionnettes. Mais, dans le cas du commandant Ayoub, il s'agit bel et bien d'une bombe, qui aura des retombées certaines sur le conflit algéro-marocain et le processus onusien concernant le Sahara marocain. Autre événement non moins important. «Plus de 600 sahraouis, dont des femmes et des enfants, ont trouvé la mort sous la torture dans les prisons du Polisario», a déclaré Dahi Aguai, président de l'Association de lutte contre les violations des droits de l'homme pour le Polisario. Des révélations qui accentuent l'isolement des Séparatistes sur le plan international et entament sérieusement leur image de marque. Une image bâtie sur la contradiction existentielle, alimentée et crée de toute-pièce par l'Algérie, selon laquelle un peuple opprimé fait face à des expansionnistes et des envahisseurs . Dans une déclaration publiée au journal arabophone londonien, «Al-Arab", M. Dahi a souligné que l'Algérie a accordé aux touaregs, qui menacent de s'emparer des puits du pétrole, une «autonomie» dans la région de Tindouf, alors que «l'Espagne colonialiste» apporte son soutien financier, diplomatique et médiatique aux «séparatistes», secrètement et publiquement. Le journal arabe souligne que M. Dahi a lancé un appel à toutes les organisations internationales de défense des droits humains pour dénoncer les violations flagrantes commises par les « séparatistes» dans les camps de la honte à Tindouf. M. Dahi, poursuit le journal, a accusé des dirigeants du «Polisario» de pratiquer systématiquement la torture à l'encontre des Sahraouis d'origine marocaine en rappelant que plus de 600 d'entre eux, dont des femmes et des enfants, avaient été torturés à mort, durant les vingt dernières années dans les geôles du Polisario dans le Sud-est de l'Algérie. Il a également tenu à préciser que des dizaines de Sahraouis sont encore détenus subissant la pire des tortures physiques et psychologiques. Par ailleurs, il a accusé l'appareil sécuritaire algérien d'accentuer les violations des droits humains des sahraouis incarcérés dans les prisons du Polisario se trouvant sur le territoire algérien. M. Dahi a également lancé un appel à tous les pays européens pour chasser de leurs territoires les tortionnaires des sahraouis notamment l'un des représentants du Polisario en Espagne et un ancien «ministre » impliqué dans l'assassinat sous la torture de plusieurs dizaines de Sahraouis. Et de souligner que 85% des habitants des camps de Tindouf ne sont pas originaires du Sahara marocain dont la plupart des dirigeants du Polisario.