Israël a mis un terme à la destruction du siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah -apparemment sous une pression intense américaine-, mais les chars pointent toujours leurs canons en direction de l'unique bâtiment resté debout. Israël a mis un terme à la destruction du siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah -apparemment sous une pression intense américaine-, mais les chars pointent toujours leurs canons en direction de l'unique bâtiment resté debout. L'arrogance israélienne ne semble plus avoir de limites, dans une indifférence quasi totale du reste du monde, dont l'attention se focalise toujours sur l'Etat hébreu au détriment d'un regard plus juste et moins aligné. Le constat est aussi simple que révoltant : depuis l'avènement de Sharon, on assiste à une colonisation accrue de peuplement aussi bien que de domination, au refus de reconnaissance de l'identité nationale palestinienne, au silence sur le sort de millions de réfugiés palestiniens, à la poursuite de la politique d'apartheid, au recours à la violence sous toutes ses formes de la part de Sharon. Ce dernier s'est placé au-dessus de toutes les conventions internationales et légitime sa répression aveugle par la nécessité d'empêcher les Palestiniens de recouvrer leurs droits et leurs terres. On ne peut limiter le débat aux seuls civils israéliens tombés sous les bombes de kamikases. Il faut aussi porter un regard critique sur les humiliations, les souffrances, le mépris subis par le peuple palestinien occupé et sous le coup de punitions collectives en vertu desquelles on fait sauter des maisons familiales, des bâtiments administratifs, la propre demeure du président Arafat et l'on boucle les territoires. Malgré les accords signés à Oslo et ailleurs, Israël continue de renier ses engagements et de promulguer des mesures unilatérales, dont la construction de nouvelles colonies en territoire palestinien. Aujourd'hui, toujours spolié de ses droits, le peuple palestinien n'a accédé ni à son indépendance, ni à sa souveraineté nationale, condition sine qua non du recouvrement de sa dignité et de la cessation de l'Intifada. Alors de grâce, qu'on ne vienne plus nous parler du droit d'Israël à l'existence, car personne ne le conteste. C'est du droit du peuple palestinien à l'existence qu'il s'agit. Le jour où Sharon et consorts le comprendront, le conflit trouvera enfin une issue équitable pour tous.