Le SG du PJD puise dans le livre de la jungle pour critiquer son ennemi politique numéro un Le numéro un du parti de la lampe fait son come-back. Après une absence des tribunes et meetings qui a duré plus de deux mois, Abdelilah Benkirane marque son retour avec un nouveau meeting dans son fief électoral, Salé, dont il fut le représentant à la première Chambre parlementaire jusqu'à sa nomination à la tête du gouvernement. Le chef de gouvernement a veillé, semble-t-il, à faire un retour fracassant. C'est devant un public acquis à sa cause que Benkirane a envoyé des messages politiques à quelques mois des élections. L'un des messages phares a été adressé au parti de l'Istiqlal. «Nous sommes frères», a-t-il affirmé. Pour lui, la page du différend avec le parti de la balance est définitivement tournée. Il devient quasi sûr que le PJD fera appel au parti de l'Istiqlal pour la formation d'une majorité gouvernementale si Benkirane est chargé de former une nouvelle équipe gouvernementale en cas d'une victoire de son parti au cours des Législatives du 7 octobre prochain. Alors qu'il a ménagé l'actuel secrétaire général du parti de l'Istiqlal, Hamid Chabat, le chef de gouvernement n'a pas tari d'éloges concernant Abdelouahed El Fassi, fils du leader istiqlalien Allal El Fassi. Alors que le patron du PJD fait les yeux doux aux Istiqlaliens, il n'a pas hésité un seul moment à décocher des flèches vers son ennemi politique numéro un, Ilyas Omari. Le secrétaire général du Parti authenticité et modernité s'est attiré les foudres du SG du PJD en raison de deux dossiers chauds qui menacent de peser dans les prochaines élections. Il y a tout d'abord la question des enseignants stagiaires où Omari a tenté une médiation sans grand succès. l'autre dossier concerne la légalisation de la culture du cannabis. Le chef de file de la majorité parlementaire actuel a de nouveau réitéré le niet de son parti suite à l'appel lancé par le PAM pour la légalisation de cette plante. «Le bien ne peut jamais provenir du mal», a t-il martelé. Pour Benkirane, la légalisation de la culture de cette plante n'est pas la solution. «J'entends bien la difficulté des populations dans les régions concernées mais cela doit nous pousser à trouver des solutions pour le développement et mettre plus de moyens pour y parvenir», a ajouté le chef de gouvernement. Benkirane semble décidé à user de tout son talent d'orateur pour vaincre Omari. Il n'a pas hésité dans ce sens à comparer le secrétaire général du PAM à un «serpent». Il devient clair que le chef de gouvernement veut entraîner Omari dans une bataille de déclarations et contre-déclarations. En attendant la réaction du numéro un du PAM, Benkirane n'est pas allé de main morte dans ses attaques, critiquant notamment des propos attribués à Ilyas Omari au sujet des émissions religieuses radiodiffusées. Même si le meeting de Benkirane devait clôturer la caravane du parti, le secrétaire général en a profité pour lancer une véritable campagne électorale avant la lettre en appelant ouvertement les électeurs à voter pour son parti le 7 octobre prochain. Le chef de gouvernement parait quasi sûr de la victoire de son parti dans ce scrutin mais il y a un bémol à l'intérieur du PJD cette fois. L'annonce de la révision à la baisse du seuil de représentativité à 3% contre 6% n'a pas beaucoup plu à de nombreux cadres du parti. Pis encore, des informations ont circulé concernant l'approbation de Benkirane sans revenir aux instances de son parti. La question fut d'ailleurs au centre de la réunion du secrétariat général du PJD qui a précédé le meeting de Benkirane à Salé. Les proches collaborateurs du secrétaire général ont démenti les informations appelant à faire la distinction entre les fonctions de Benkirane en tant que chef de gouvernement et ses positions en tant que SG d'un parti politique.