Le dossier de l'architecte marocain El Amine Demnati a été retenu par la mairie de Mantes la Jolie pour l'aménagement du parvis de la mosquée de cette ville, située dans la banlieue parisienne. Le marocain a réfléchi l'aménagement de cette place de façon à mieux souligner la marocanité de la mosquée. Le projet d'aménagement des abords de la mosquée de Mantes-la-Jolie a été confié à l'architecte marocain El Amine Demnati. Cette réalisation, qui tient de l'urbanisme et de l'architecture, a été rendue nécessaire par le nombre de pratiquants qui se groupaient en masse à l'extérieur des locaux de la mosquée. Ils bloquaient, selon l'architecte, une rue voisine : Denis Papin. El Amine Demnati a aménagé le parvis de la mosquée, en y intégrant des éléments spécifiques à l'architecture marocaine. « La mosquée comprend un minaret typiquement marocain. La majorité de la communauté étrangère qui vit à Mantes-La-Jolie est en plus marocaine. Il est normal d'intégrer le parvis dans l'architecture de la mosquée et de donner aux prieurs une référence culturelle qui les conforte dans la pratique de leur culte », dit-il. Pour atteindre cet objectif, l'architecte a aménagé la place sous forme d'un cercle caché. Six prés gazonnés et boisés dessinent un faux rectangle, parce qu'elles sont encerclées par des quarts de cercle en zellige qui donnent sa vraie configuration circulaire à la place. « Le zellige est l'art marocain par excellence ! », s'exclame Demnati. Les petites pièces qui entrent dans la combinaison des assemblages du zellige du parvis de la mosquée de Mantes-La-Jolie sont fabriquées au Maroc. La configuration circulaire de la place est pour sa part soulignée par un centre. Une fontaine typiquement marocaine, également émaillée de zellige. El Amine Demnati n'a pas dessiné une place qui étonne par son audace. Il a choisi de corroborer l'identité marocaine de la mosquée. En agissant de la sorte, il prend parti, sans s'en rendre compte probablement, pour un sujet d'une importance capitale. L'enjeu des mosquées est considérable en France. Certains pays maghrébins pensent augmenter leur crédit dans l'Hexagone par leur influence sur des lieux de culte. La Grande Mosquée de Paris est sous la tutelle de l'Algérie. Elle est financée par le gouvernement algérien à hauteur de 762 000 € par an. Elle est également à la tête d'une fédération regroupant 300 lieux de culte, selon son recteur, Dalil Boubakeur. La grande mosquée de Mantes-La-Jolie est pour sa part gérée par des Marocains et financée en partie par l'Arabie Saoudite. Elle est très active dans la promotion des actions de la Fédération nationale des Musulmans de France où il existe beaucoup de Marocains. L'architecture serait-elle le terrain des identités visant à proclamer leur influence sur des lieux de culte?