La campagne électorale, si tant est qu'on puisse parler de campagne, se poursuit en Algérie sur fond de violences et de crise politique aiguë, en raison notamment de la situation en Kabylie. La campagne électorale, si tant est qu'on puisse parler de campagne, se poursuit en Algérie sur fond de violences et de crise politique aiguë, en raison notamment de la situation en Kabylie. Les candidats affrontent les urnes avec méfiance, tant les stigmates de la très forte abstention lors des dernières législatives sont forts. Conscients du déficit de légitimité qui les caractérise, les partis en course, toutes tendances confondues, espèrent garder le haut du pavé lors du scrutin du 10 octobre. Ils essaient par tous les moyens de mobiliser les Algériens. Mais rien n'y fait, car la campagne se poursuit dans l'indifférence quasi générale et pas seulement en Kabylie. Outre cette désaffection, la campagne est aussi marquée par la tension qui monte crescendo. Les assassinats et les émeutes maillent toujours les jours algériens. Tout indique, dans ces conditions, que ces élections locales, qui doivent mobiliser en principe plus que les scrutins nationaux, risquent cette fois-ci encore de connaître une très forte défection des électeurs à cause, aussi, des bilans catastrophiques des élus locaux qui sont les mêmes qui se représentent. Les structures de proximité censées répondre aux préoccupations des citoyens sont les plus éloignées de leurs besoins en raison surtout de la cupidité vorace de ces élus, qui ont fait de leurs assemblées des lieux de corruption et de passe-droit. Avertis par le précédent des dernières législatives, les électeurs se mobilisent surtout pour contrecarrer la fraude, sachant que le pouvoir fera tout ce qui est en son pouvoir pour donner un semblant d'adhésion populaire à son scrutin. Les Kabyles dénoncent d'ores et déjà les nouveaux scénarios qui se préparent en rappelant le scandale des faux votants des dernières législatives réquisitionnés dans les autres wilayas pour voter à la place des résidents de Kabylie. C'est ainsi que se présente la campagne électorale en Algérie, à ses premiers jours. Une campagne qui ne sert pas à grand-chose, si ce n'est de permettre au régime de sauver les apparences et à faire durer le provisoire.