Les forces spéciales américaines et la CIA se préparent à traquer des activistes d'Al Qaïda dans la région de la Corne de l'Afrique, notamment au Yémen, berceau de la famille Ben Laden. Après l'Afghanistan, les forces américaines se tournent vers le Yémen pour y traquer des membres d'Al-Qaïda qui se cacheraient dans la région autour de la Corne de l'Afrique. Il est possible, en effet, qu'on envoie des commandos des forces spéciales et de la CIA dans le berceau de la famille Ben Laden, le Yemen, annoncent des responsables militaires américains sous couvert de l'anonymat. 800 militaires, dont un nombre inconnu de membres des forces spéciales, viennent d'être envoyés à Djibouti, où les Etats-Unis disposent d'une base, le Camp Lemonier. De plus, le navire d'assaut amphibie USS Bellieu Wood croise au large du Yémen et pourra être utilisé comme plateforme de projection des forces dans la région, précise-t-on au Commandement central américain (CENTCOM). Selon ABC, parmi les forces américaines déjà présentes à Djibouti, on recense des éléments de la force Delta, une unité spécialisée dans la chasse à l'homme à l'étranger. Depuis quelque temps, l'administration américaine commençait à accroître ses efforts antiterroristes en direction de Yémen, où de hauts responsables d'Al-Qaïda se cacheraient, depuis la guerre en Afghanistan. C'est aussi à Aden que 17 marins américains ont été tués dans l'attentat visant le contre-torpilleur USS Cole en octobre2000. La CIA, qui dispose de ses propres unités paramilitaires, dirigera les éventuelles opérations au Yémen. Mais, une délégation du Pentagone s'est déjà rendue dans le pays et avait indiqué à l'époque qu'elle aiderait le gouvernement yéménite à traquer les activistes d'Al-Qaïda. En mai dernier, une centaine de bérets verts américains avaient entraîné pendant deux mois une quarantaine de soldats yéménites à cette fin. Alors qu'après l'Afghanistan, Bush prépare le Congrès à une action contre l'Irak, tout indique que les Américains ont un peu rapidement tourné la page précédente. À Kaboul, les attentats se multiplient et, dans le reste du pays, les controverses entre les tribus et ethnies se font de plus en plus jour. A titre d'exemple, un des anciens alliés des Etats-Unis, gouverneur de la ville de Gardez, a dû abandonner son poste devant la fronde des chefs locaux et se présente comme le champion des droits des Pachtounes, se refusant à reconnaître le président Karzaï, qualifié de marionnette des Tadjiks. En se dressant contre le gouvernement, il devient lui aussi un allié objectif des Talibans. Le chef suprême de ces derniers, le Mollah Omar, se déplacerait toujours au Nord du pays, dans cette «terra incognita» que constitue ce qu'on appelle la «zone tribale», à cheval entre la frontière du Pakistan et de l'Afghanistan. Lorsque les services secrets américains parviennent à le localiser, rapportent les envoyés spéciaux de nombreux médias, le Mollah Omar est déjà ailleurs. Son allié, Oussama Ben Laden, s'est-il réfugié au Yémen, comme le laissent entendre certains milieux ? Les rumeurs les plus contradictoires circulent sur son compte. Les plus crédibles affirment qu'il a survécu et qu'il se cache également dans cette fameuse zone tribale. De mauvaises nouvelles en perspective pour George W. Bush qui n'en manque pas ces derniers temps.