Une explosion s'est produite, samedi 19 mars 2016, dans l'avenue Istiqlal, artère commerçante donnant sur la place emblématique de Taksim sur le côté européen d'Istanbul. Selon les premiers éléments, au moins deux personnes auraient été blessées. Des ambulances se sont dirigées vers le lieu où une ceinture de sécurité a été dressée par la police, a-t-on constaté sur place. Jeudi soir, une voiture bourrée de 150 kg d'explosifs a été neutralisée dans une place de la sous-préfecture de Hani, un district de Diyarbakir dans le sud-est de la Turquie, où devaient se dérouler les célébrations de la journée du Martyr et du 101ème anniversaire de la victoire de la bataille de Canakkale (Gallipoli) qui opposa, lors de la Première Guerre mondiale, l'Empire ottoman aux troupes britanniques et françaises dans la péninsule. Le pays est en alerte maximum à l'occasion des célébrations du Newroz (nouvel an kurde) principalement dans la capitale et la métropole stambouliote où les mesures de sécurité et de contrôle ont été renforcées. Les représentations diplomatiques de l'Allemagne (ambassade et consulat) ainsi que le lycée allemand à Istanbul ont fermé depuis jeudi pour cause de risque d'attentat et l'ambassade américaine à Ankara a mis en garde ses ressortissants des risques de l'augmentation des attaques terroristes et des menaces en Turquie Dimanche dernier, un attentat à la voiture piégée, dans le centre de la capitale Anakara, a fait 37 tués dont les deux présumés auteurs et des dizaines de blessés à Ankara. Cet attentat-suicide a été revendiqué par les « Faucons de la liberté du Kurdistan » (TAK), groupe dissident du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Cet attentat est le deuxième ayant secoué la capitale turque en moins d'un mois et le troisième en cinq mois. Le 17 février dernier, un attentat à la voiture piégée avait visé des véhicules de transport du personnel militaire faisant 29 tués. Le 10 octobre 2015, un double attentat-suicide, perpétré par un ressortissant turc et un syrien membres du groupe extrémiste de « l'état islamique », a causé la mort de 103 personnes parmi des sympathisants du mouvement kurde. Deux autres attentats sanglants avaient frappé le pays. Le 12 janvier dernier, un kamikaze syrien, également membre de l'EI, s'était fait exploser à Sultanahmet, cœur historique et touristique d'Istanbul, faisant onze tués parmi un groupe de touristes allemands et le 20 juillet 2015 un autre attentat-suicide commis par un djihadiste de l'EI à Suruç (sud-est) avait fait 34 morts.