Comparé aux autres marchés, le volume des exportations marocaines en produits de la mer vers l'Amérique du Nord n'arrive toujours pas à maturité, d'où la nécessité d'une présence agressive sur ce marché. Tombée de rideau sur l'édition 2016 du Seafood Expo North America (SENA). Trois jours de prospection étaient suffisants pour que les opérateurs marocains identifient les potentialités du marché nord américain. Les professionnels de la pêche ont, durant l'événement, tracé les jalons d'un partenariat gagnant-gagnant dans l'industrie de la pêche. Le Maroc a joué sa carte gagnante : la Stratégie Halieutis. Le but étant de présenter l'offre halieutique nationale et surtout de redynamiser l'investissement dans le secteur de la pêche. Telle a été la mission de l'Agence nationale pour le développement de l'aquaculture (ANDA) qui participe pour la première fois en tant qu'exposant au SENA. Les représentants de l'Agence ont choisi de promouvoir, dans ce sens, la région Dakhla Oued-Edahab. «Nous proposons aux opérateurs aquacoles les détails de l'appel à manifestations d'intérêt de Dakhla Oued-Eddahab eddahab et dont le délai s'étend jusqu'au 22 avril», indique à ALM Yacine El Moutchou, chef de département de l'investissement de la promotion et des études à l'ANDA. Et de poursuivre que «l'offre consiste en la création de 878 unités de production sur une superficie de 6.556 hectares pour une production cible de 1.150.450 tonnes par an. L'investissement prévu est estimé à 2,8 milliards de dirhams permettant la création de 3.350 postes d'emploi». En parallèle, l'ANDA promeut les autres opportunités en cours de finalisation à son niveau, notamment celles offertes par les plans d'aménagement de Agadir et de la méditerranée et dont le lancement est programmé au courant de l'année 2016. L'agence s'est chargée, par ailleurs, de chercher des partenaires pour certains investisseurs marocains ayant formulé le besoin d'investir en aquaculture au Maroc. L'ANDA n'est pas l'unique entité à tenter pour la première fois l'expérience du SENA. OrgaFood, une jeune unité de production maritime de Safi compte bel et bien pénétrer le marché américain. En trois ans d'exercice, Orgafood a déjà exporté pour une communauté ethnique aux Etats-Unis, réalisant approximativement 1% de son chiffre d'affaires. «Nous souhaitons élargir notre croissance à l'export et faire profiter le marché nord, américain de notre savoir- faire. Les promesses sont là. J'espère qu'il y aura un feedback», explique Nabil Benaichour, gérant d'Orgafood. Comparé aux autres marchés, le volume des exportations marocaines en produits de la mer vers l'Amérique du Nord n'arrive toujours pas à maturité, d'où la nécessité d'une présence agressive sur ce marché. Omar Kharmaz, coordinateur Moroccan Seafood, labellisation et marketing institutionnel au département de la pêche maritime, brosse le tableau. «On est timidement installés aujourd'hui sur le marché nord américain. C'est un client qui nous intéresse énormément. Outre la partie conserves et semi-conserves, nous espérons développer d'autres filières notamment la conserve du sardine et le poulpe congelé». Ambition partagée par une grande partie de professionnels. Hassan Oukacha, armateur marocain. Présent au Salon en tant que visiteur, M. Oukacha est venu s'enquérir des dernières nouveautés qu'il pourrait reproduire dans sa nouvelle unité à Dakhla, dédiée à la valorisation du poisson pélagique. «J'ai vu des barquettes de tentacules de poulpe qui sont vendues de façon très simple. Ceci m'a interpellé et m'a poussé à m'interroger sur les raisons qui ralentissent la valorisation de notre production». Sur le circuit de la commercialisation, l'Office national des pêches est le premier interlocuteur des opérateurs. Depuis la mise en place du plan Halieutis, les choses semblent évoluer au mieux. C'est ce que confirme un responsable régional de l'Office. «Nous réalisons actuellement des avancées notables sur la traçabilité. Nos produits sur ce segment sont concurrentiels. De plus, ils sont commercialisés dans des plateaux commerciaux qui répondent aux normes internationales, en particulier la gestion informatique de la traçabilité inscrite, dans le cadre de la pêche responsable et la lutte contre la pêche illicite». En effet, depuis l'introduction de la traçabilité les pratiques illicites ont diminué rendant ainsi les ressources durables.