On ne peut pas parler d'égalité hommes-femmes, sans évoquer la «Girl Power»! Vous savez, ce principe qui fait que les femmes font vœux de ne plus être soumises, sans pour autant devenir des féministes. Ce principe qui fait aussi que les femmes se décomplexent vis-à-vis de leur féminité (bien qu'elle ne devrait pas être un complexe, au contraire!). La «Girl Power» c'est cette vague qui fait que la femme se revendique comme libre. Elle veut être sexy, cultivée, émancipée. Elle devient à juste titre l'égal de l'homme, faisant sauter tous les clichés hérités d'une autre époque. La femme défend des valeurs telles que l'égalité devant le travail, devant la loi, ou devant l'argent. Mais en réalité, cette égalité existe-t-elle ou pas? La femme marocaine toujours sujette aux pressions sociales... Au Maroc, la femme doit faire la part des choses en trouvant le subtil équilibre entre tradition et modernité. Dans la majorité des familles marocaines, la femme doit en permanence prouver qu'elle fait une bonne épouse et une bonne mère. Dans cette configuration, le mariage devient une valeur absolue. Il se place comme l'objectif ultime à atteindre pour les femmes. Par conséquent, la femme devient prédisposée à se soumettre aux jougs masculins et à devenir une épouse résignée au sein d'une famille dominée par un homme. Le travail, un outil pour s'émanciper ! Une femme qui travaille, c'est une personne qui se prend en charge, qui renforce sa personnalité et qui accroît. C'est une citoyenne active, responsable de son propre devenir. Encore faut-il qu'elle puisse avoir facilement accès au travail, et quand elle le trouve, qu'elle puisse décrocher une rémunération similaire à celle des hommes tout en ayant les mêmes chances d'y évoluer. Par exemple pour une femme, il est toujours aussi difficile de partir en voyage d'affaires ou de dîner tard avec des collègues. Autre point noir, les harcèlements envers le sexe dit faible sont multiples au travail et parfois même les évolutions restent conditionnées par des propositions indécentes formulées aux femmes par leurs patrons. L'égalité ? Pas à la maison! Qu'elle soit femme au foyer ou salariée, les corvées se multiplient à la maison. La femme est condamnée socialement à des tâches ingrates comme faire la cuisine, laver la vaisselle ou le linge, repasser les vêtements… A la fois femme de ménage et nounou, elle doit accompagner les enfants à l'école et les récupérer à la sortie. Quand le soir, la femme reprend le contrôle de la maison, elle est épuisée, et de mauvaise humeur. Elle doit encore revoir le travail des enfants, préparer leurs vêtements, s'occuper de leur propreté, avant de se préparer au lendemain. Et du côté de la loi? Le droit marocain s'oppose fermement à toutes les formes d'intolérance, de violences faites à l'égard des femmes (et aux hommes), aux injustices et aux inégalités. L'égalité hommes femmes est un principe consacrée dans la constitution elle même dans son Article 19. A côté de la constitution, le pays a également adopté des lois affirmant la parité dans le marché du travail. Il a ratifié la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Les dispositions du Code de la famille relatives au mariage, ses conditions et ses obligations ont également été largement revues en faveur de la femme. Mais certaines zones d'ombre subsistent. Par exemple, la question de l'héritage entre la femme et l'homme où l'homme continue à acquérir le double de la part reçue par une femme.