Un escroc de 29 ans, qui se faisait passer pour un membre du secrétariat particulier du Palais Royal, a été mis hors d'état de nuire par les éléments de la police judiciaire de la Sûreté régionale de Meknès. «Je travaille au secrétariat particulier du Palais Royal», a chuchoté A .M. dans les oreilles de Mohamed. Une seule phrase et une apparence frappante envoûtèrent Mohamed qui rêvait depuis belle lurette d'être embauché dans un emploi permanent sans risquer de se retrouver du jour au lendemain sans travail. “Oui, il y en a eu plusieurs… Je peux t'embaucher où tu veux, mais je te propose un poste à la police“, lui dit-il sur un ton serein. En entendant ces mots, Mohamed a ressenti un courant de joie passer dans ses veines. Il n'a jamais pensé avoir une telle occasion facilement. Seulement, il ne s'est pas interrogé sur le hasard qui lui a permis de rencontrer un membre du secrétariat particulier du Palais Royal. Ce hasard est-il aussi simple pour lui permettre de se retrouver dans un même lieu avec un haut fonctionnaire de l'Etat, qui ose lui divulguer sa fonction sans raison ? Toutefois, il semble que l'apparence et les mots bien mesurés de A.M avaient un effet inhibiteur sur Mohamed. Sinon, comment l'a-t-il cru en un clin d'œil au point qu'il n'a pas transigé avec lui à propos de la contrepartie d'emploi quand il lui a demandé une somme de 60.000 dirhams ? D'un rendez-vous à l'autre, il est arrivé à lui verser cette somme. Depuis, A.M n'a jamais donné signe de vie. Et les 60.000 dirhams s'étaient évaporés avec le rêve de Mohamed. Ce n'était pas lui seul qui est tombé dans les filets du faux haut fonctionnaire. Des dizaines d'autres victimes, aussi rêveurs que lui ont connu le même sort. Voilà une autre victime qui est plus ou moins aisée et qui rêve d'avoir un agrément de transport. Elle aussi n'a pas pensé comment un haut fonctionnaire de l'Etat est arrivé à le rencontrer par hasard et lui proposer sans vergogne de lui faciliter l'obtention d'un agrément de transport interurbain. Elle lui a versé une somme de plus de 40.000 dirhams. Cependant, son rêve s'est évaporé avec l'argent quand A.M. a disparu définitivement. Ce dernier ne cessait point de chercher d'autres victimes. Et ce fut le tour d'un promoteur immobilier auquel il a promis une intervention en faveur de son projet auprès du ministère de l'Habitat. Un service qui a coûté au promoteur une somme de 150.000 dirhams. Seulement la promesse n'a pas été tenue et la somme est allée gonfler le compte bancaire de A.M. qui a disparu sans laisser de trace. Au fil des semaines, le nombre des victimes s'accroît et le compte bancaire de A.M se gonfle sans qu'il réalise le moindre rêve de ses victimes. Ces dernières, résident dans différentes villes ont recouru à la police pour déposer plainte. Des investigations ont été lancées contre A.M. par différentes brigades de police à travers plusieurs villes. Seulement, ce sont les éléments de la deuxième brigade criminelle de la Sûreté régionale de la police judiciaire de Meknès qui sont arrivés à le mettre hors d'état de nuire au moment où il attendait l'une de ses victime à la gare l'Emir Abdelkader, à Meknès. En effectuant une perquisition chez lui, les enquêteurs ont saisi plusieurs faux documents, des sommes d'argent en dirhams et en devises, un PC qu'il utilisait pour falsifier les différents documents et un pistolet en plastique. Ayant avoué avoir filouté plusieurs victimes, A.M. a été traduit devant la Chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Meknès. La police a découvert que le compte bancaire de cet escroc notoire de 29 ans etait garni d'une somme de 940.000 dirhams !