Casablanca. Les éléments de la brigade urbaine à Sidi Bernoussi-Zénata ont mis fin aux activités de deux malfrats qui posaient des pierres au niveau d'un pont et leur jetaient des projectiles sur les véhicules pour obliger les conducteurs à s'arrêter et les agresser. Sur l'autoroute Casablanca-Rabat, il conduisait tranquillement sa voiture. Il était minuit moins le quart, en ce jour d'octobre. Les mains sur le volant et les yeux rivés sur la route, il conduisait avec précaution. Il était à une centaine de mètres du pont donnant sur le siège de l'ex-Office national du thé et de sucre (ONTS), au quartier Sidi Bernoussi à Casablanca, lorsqu'il a remarqué de loin des objets entassés en diagonale. De quoi s'agit-il ? Qui les a entassés ? s'est-il demandé, tout en ralentissant. En s'approchant, il s'est rendu compte qu'il s'agissait de grosses pierres. Tout-à-coup, des projectiles ont commencé à pleuvoir sur sa voiture. Grâce à ses réflexes, il est arrivé rapidement à partir sans être touché, ni blessé. Quelques minutes plus tard, un deuxième automobiliste a pu également sortir indemne du même piège. Toutefois, si ces deux automobilistes ont eu la chance de s'en sortir indemnes, il n'en a pas été de même pour A.A, chauffeur de grand taxi. Il conduisait son véhicule qui assure le transport des voyageurs entre Rabat et Casablanca et vice versa, quand il est arrivé, vers minuit, sur le pont en question. Certes, il a été surpris de voir les pierres entassées sur la route. Sans trop réfléchir, il a accéléré pour échapper au piège tendu sans doute par quelques voyous. Il connaissait les histoires des automobilistes agressés au même endroit. Il s'agit d'un fléau qui préoccupe depuis pas mal de temps les automobilistes. En tentant de dépasser les pierres, des projectiles ont commencé à pleuvoir sur sa voiture au point que l'un d'eux a traversé le pare-brise, qui a été cassé, pour le blesser à la joue gauche. Un autre projectile l'a touché au niveau du thorax. Et pourtant, il a continué son chemin sans s'arrêter, car il savait que s'il s'arrêtait, il serait agressé. Il a continué à rouler jusqu'à la porte de l'hôpital Mohammed V, à Hay Mohammadi, où il a gagné les urgences pour subir les soins nécessaires. Après quoi, il s'est adressé au commissariat de police pour déposer plainte. C'est là qu'il a appris que d'autres personnes avaient déjà porté plainte à ce propos et que la police ne ménageait aucun effort pour mettre les malfrats hors d'état de nuire. Prenant l'affaire en main, les éléments de la cinquième section judiciaire de la brigade urbaine de la police judiciaire, à la sûreté de Sidi Bernoussi-Zénata ont entamé aussitôt les investigations nécessaires. Il semblent décidés à ne retourner à leurs bureaux qu'une fois les voyous arrêtés. Une opération de ratissage de grande envergure leur a permis d'arriver à leurs fins. Ils ont mis la main sur deux jeunes hommes, M.N et M.A, âgés respectivement de vingt et vingt-deux ans, tous deux célibataires et sans profession. Ces derniers ont reconnu devant les limiers de Sidi Bernoussi-Zénata, avoir entassé des pierres sur la route, au pont donnant sur l'ONTS, pour obliger les automobilistes à s'arrêter. La seconde partie du plan consistait à délester ceux qui se seraient arrêtés. Les deux malfrats ont été traduits devant la Cour d'appel de Casablanca, poursuivis pour constitution d'une association de malfaiteurs et vol qualifié. Depuis, les automobilistes qui empruntent ce pont respirent un peu mieux.