* Après les agressions nocturnes, un incident est survenu en plein jour sur le tronçon dautoroute reliant Melloussa à Asilah. * Seule lassistance intervient dans pareils cas en plus de la gendarmerie royale, si un point de contrôle se trouve à proximité. * Autoroutes du Maroc se dégage de toute responsabilité, estimant ne pas disposer de l'autorité nécessaire pour exercer un pouvoir de police et mettre en place les forces indispensables pour assurer la sécurité sur ses différents tronçons. «Il ne faut pas prendre lautoroute la nuit», cest la réponse quasi instantanée quon entend à chaque fois quon est amené à voyager sur lautoroute. Sans vouloir être alarmiste, on ne peut nier que sur certains tronçons, il est hasardeux de voyager de nuit, notamment entre Fès et Meknès, Berrechid et Marrakech ou encore sur le tronçon reliant laéroport Mohammed V à Mohammedia. Cela dit, la nuit, on peut comprendre quil soit vivement déconseillé de prendre lautoroute. Mais quand une attaque survient en plein jour, il y a lieu de sinquiéter et de se poser des questions concernant la sécurité des usagers des autoroutes marocaines et sur la prise en charge des dégâts provoqués en cas dincident du genre. Et cest arrivé récemment sur le tronçon Melloussa- Asilah, sur lautoroute reliant la ville de Tanger à Rabat, lorsquun conducteur, jeune cadre et père de famille, se prend les pneus dans un amas de pierres. Sil ny a aucun blessé à déplorer, les dégâts matériels sont assez importants, notamment un pneu déchiqueté, une jante cassée et un enjoliveur perdu dans la nature par la puissance du choc. Mieux, une voiture précédant notre conducteur est dans la même situation. Un barrage de pierres posé par des lascars en plein jour ! Les victimes du piège de pierres nont pas été attaquées, mais, cela nest peut-être dû quà leur nombre important. Si ce scénario navait concerné quune seule voiture, les malfrats seraient certainement passés à lacte. Aucun poste de gendarmerie en vue, les malheureux conducteurs se rabattent sur le numéro de lassistance sur lautoroute. Cette dernière ne semble avoir aucune autorité et ne délivre aucun document attestant du fait. Lune des victimes envisage de contacter ADM pour connaître la procédure à suivre en pareil cas. Mais sur le site de la société, on peut constater que «ADM ne dispose pas de l'autorité nécessaire pour exercer un pouvoir de police et mettre en place les forces indispensables pour assurer la sécurité sur les différents tronçons d'autoroute. Dans ce cadre, la responsabilité d'ADM ne saurait être engagée pour une obligation qu'elle ne peut légalement assumer. Bien que regrettable, remarquons toutefois que les jets de pierres sont maintenant très rares, et que grâce aux efforts continus déployés par la Gendarmerie Royale, on observe une baisse notable de ce type d'agression sur le réseau autoroutier. Enfin, si l'enquête de la Gendarmerie Royale permet d'identifier l'auteur du jet de pierres, la responsabilité pénale de ce dernier pourra être engagée », peut-on lire sur le site dAutoroutes Du Maroc en réponse à la question dun usager qui a subi un jet de pierres sur le tronçon autoroutier Rabat-Fès. Cet usager, même sil na subi aucun dommage corporel, a tout de même eu un pare-brise abîmé. Et il nest pas le seul ! Quand les gendarmes découragent les victimes Il est 21h30 entre les deux entrées dautoroute de la ville de Meknès. Jamal est au volant de sa voiture et roule à 110 km/h, quand il voit soudain en face de lui un barrage de pierres. «Il y avait devant moi des pavés excédant les 20 centimètres. Le seul réflexe que jai eu sur le moment est daccélérer pour éviter dêtre agressé sur la route. La jante de ma voiture sest cassée et mon véhicule sest arrêté un kilomètre après le barrage. Heureusement juste après, un pick-up sest arrêté et une autre voiture qui avait connu le même sort nous a rejoint», raconte Jamal. «Nous avons appelé lassistance qui nous a remorqués jusquau poste de gendarmerie à Fès. Les gendarmes nous ont escortés jusquen ville, mais jai été découragé à établir un PV de lincident. Les gendarmes mont expliqué que pour cela, il fallait repartir sur place, à Boufekrane plus exactement, évaluer la situation et établir un PV, ce qui demanderait beaucoup de temps. Découragé, jai laissé tomber laffaire», conclut-il. Heureusement que ce véhicule appartenait à la société qui lemployait et qui a pris en charge les frais de réparation. La voiture est restée immobilisée pendant un mois et a nécessité des frais importants que Jamal naurait certainement pas pu débourser si cétait son propre véhicule. Des ponts peu surveillés Un soir dété, J. H, architecte, devait faire un aller-retour Casablanca-El Jadida. Un voyage qui devait se dérouler sans problème et rapidement puisque le jeune homme avait emprunté lautoroute. Mal lui en prit. Après avoir fait un bon bout de chemin et en passant sur un pont, il est pris dassaut par des inconnus qui lattaquent à coup de pierres. J. H. nen revient pas de sen être sorti indemne à part quelques égratignures au niveau de son véhicule. «Jai accéléré du mieux que jai pu et jai guetté les points de contrôle de la gendarmerie. Il ny en avait aucun. Alors jai décidé de passer la nuit à El Jadida au lieu de rentrer sur Casablanca le soir-même. Ce trajet ma coûté 4.000 DH entre réparation de la voiture, la nuit à lhôtel et un client par la même occasion», explique-t-il. Depuis, il a développé une phobie des ponts et des voyages de nuit sur lautoroute. Ce nest là quun cas parmi tant dautres, notamment celui dAziz. En partance de Casablanca vers Marrakech, il a pu expérimenter sur le tas la colère des marchands de Skhour Rhamna. Ces derniers qui gagnaient leur vie sur la route reliant les deux villes, nont pas apprécié lentrée en service de lautoroute et seraient à lorigine des jets de pierres répétitifs dans cette zone. Lune des victimes de ces jets de pierres exige qu Autoroutes du Maroc mette des grillages sur ces ponts pour éviter que des personnes malveillantes agressent les automobilistes qui les empruntent. Une action qui éviterait bien des bris de glaces et ferait moins dinfortunés !