La session du Comité central de la Gauche socialiste unifiée, tenu dimanche 1 septembre 2002, n'a pas pu trancher dans le choix l'ensemble des candidats. Une question qui reste au centre des préoccupations de ce parti. Le travail de la Gauche socialiste piétine et se heurte à d'innombrables problèmes, notamment en ce qui concerne les questions du leadership et des élections. La synergie entre les quatre formations de la gauche dite radicale, en l'occurrence l'Organisation de l'action démocratique populaire, les Démocrates indépendants, le Mouvement pour la démocratie et des anciens dirigeants de la gauche, n'est pas encore tout à fait au point. Après les tractations qui ont secoué le congrès constitutif de la GSU, tenu en juillet dernier, à propos de la candidature de Mohamed Bensaïd Aït Idder à la présidence du parti, voilà que les alliés «pour le meilleur et pour le pire» qui se disputent autour de la candidature aux élections. Quarante circonscriptions font problème et aucune solution ne semble jusqu'à maintenant pointer à l'horizon. Dans le même ordre, et faute d'un organisme chargé d'encadrer les femmes du parti, la décision concernant la liste des femmes reste en suspens. Deux femmes de l'OADP, Aïcha Khamliche et Houria Houate, ainsi que Fatna Beih (indépendante) et Halima Zine Al Abidine, aspirent à la tête de la liste nationale pour bénéficier d'une position confortable leur permettant l'accès au Parlement. Pour atténuer l'atmosphère de tension qui prévaut au sein de son organisation, le président Mohamed Bensaîd, lui-même candidat aux élections, contesté dans les coulisses pour refus de la retraite politique, en dépit de son âge, a critiqué sévèrement «cette ruée vers les chimères électorales et la concurrence acharnée pour le positionnement en tête de liste», aussi bien sur le plan local que national. Des membres du Bureau politique de son parti sont allés jusqu'à proférer des menaces de quitter la coalition au cas où leur candidature ne serait pas admise . Omar Zaïdi, dirigeant du Mouvement pour la démocratie, dont la présence au Secrétariat national de la GSU, était à l'origine du retrait de certains militants notables, tels Ahmed Herzenni, de cette instance, a tenu à ce que sa candidature aux élections du 27 septembre soit assurée à Salé. Face aux tirs à boulets rouges entre les «camarades», M. Bensaïd a appelé à «la modestie et à l'objectivité dans le choix des candidats» du parti. En tenant compte du «passé militant de chaque candidat et de ses compétences». Sachant que la GSU n'a aucune chance d'être majoritaire dans la prochaine enceinte parlementaire, il a rappelé que les sièges ne l'intéressaient pas en soi, mais que l'essentiel pour le parti est de consolider ses rangs et de les élargir. Une stratégie qui rappelle celle de l'USFP en 1976/1977, au début du déclenchement du processus démocratique. Ceci étant, l'attention sera focalisée sur les circonscriptions estimées à portée de main des militants. Dans les autres lieux, la voie est libre à la concurrence.