Le président algérien compare le Sahara marocain au Timor, au Surinam et à Belize. Il considère donc le Maroc comme une puissance coloniale comparable à la Grande-Bretagne et les Pays Bas. Décidément, le pouvoir algérien persiste et signe. Après la tentative échouée, il y a quelques jours, de mettre à mal la position du Maroc au sein de la quatrième commission des Nations Unies, c'est au tour du président algérien de s'entêter à défendre l'indéfendable. A défaut d'arguments politiques, juridiques et historiques solides pour étayer ses thèses, Bouteflika ne s'empêche plus de sombrer dans l'absurde et le ridicule. Ce fut vendredi soir à Johannesburg lors d'un dîner-débat organisé à l'issue du panel présidentiel sur le NEPAD en présence de chefs d'Etat africains, ministres, représentants d'ONG et de membres de la société civile. L'homme qui a pensé, créé et manipulé les séparatistes du polisario, a clairement affiché sa rancœur envers le Maroc, un pays qui l'a pourtant adopté et formé. Bouteflika, faisant preuve d'une parfaite ingratitude, a continué à tirer dans le dos du Maroc, sous le regard déçu de ses pairs. "La défense du droit des peuples à l'autodétermination, est un principe cardinal de l'Algérie", a affirmé Bouteflika. Nous sommes bien avancés. L'Algérie a défendu le droit à l'autodétermination pour des pays comme Belize, Timor ou le Surinam, pourquoi ne le ferait-elle pas aujourd'hui pour le Sahara occidental ?», a osé dire Bouteflika. Cette déclaration mérite qu'on s'y attarde. Elle montre à quel point Alger, et par ricochet ses sbires de Tindouf, manquent affreusement d'arguments pour soutenir leurs thèses en déphasage complet avec la réalité. Premièrement, Bouteflika ose comparer le Surinam au polisario. Inutile de rappeler que le Surinam est un pays situé au fin fond de l'Amérique Latine, structuré depuis plusieurs siècles et peuplé d'indiens Mayas. Le Surinam a obtenu son indépendance en 1975 de l'occupation néerlandaise. Dans ce cas, l'occupant se trouvait à des dizaines de milliers de kilomètres de l'occupé. D'ailleurs, jamais les Pays-bas n'ont revendiqué un quelconque droit sur le Surinam et l'indépendance de ce dernier s'est opérée sans aucun problème. Belize, maintenant. Cet Etat situé dans la même zone géographique que le Surinam, a recouvert son indépendance au début des années 1980 après de longues années d'occupation britannique. Là encore, deux cultures différentes, une puissance occupante et une nation occupée. Personne n'y trouve rien à redire. Quant au Timor Oriental, son indépendance octroyée par l'Indonésie, n'a jamais été considérée comme un séparatisme. Le Timor est une île, pratiquement pas peuplée de musulmans majoritaires en Indonésie. Comment Bouteflika peut-il déclarer de telles énormités? Il sait pourtant bien qu'il n'y aura jamais de Maroc sans ses provinces du Sud et vice-versa. En fait, le pouvoir algérien, en parfait Etat sous-développé, a fait de l'amalgame son arme première, voire l'unique, dans l'affaire du Sahara. Une poignée de mercenaires à la solde des militaires algériens sont présents au monde entier comme des "guérilleros". Des milliers de civils séquestrés et entassés dans des camps de fortune sont baptisés par Alger comme des "réfugiés". En revanche, les prisonniers marocains, civils et militaires, sont contraints par la torture d'affirmer qu'ils sont réfugiés sur le sol algérien. La manipulation des responsables polisariens et le contrôle militaire des camps de Tindouf sont bizarrement présentés comme une simple aide humanitaire. Cette tactique de l'usage de l'amalgame a, il faut le reconnaître, donné ses fruits surtout pendant la période de la guerre froide. Mais aujourd'hui ce n'est plus le cas. La littérature algérienne n'impressionne plus personne. D'ailleurs, Alger en est consciente. Ses gesticulations et les sorties intempestives de Bouteflika et des responsables du polisario le montrent bien. Le Maroc gardera sa sérénité, même si l'ambassadeur du polisario à Alger, Mohamed Yaslem Bissat, convoque une conférence de presse pour déclarer que ses troupes (en fait inexistantes) sont prêtes à reprendre les armes. D'ailleurs, Alger n'autorisera jamais un passage aux armes car elle sait que tous les combattants polisariens se rendront aux Forces Armées Royales une fois sur le territoire national.