Pour subvenir aux besoins de sa mère en médicaments, Fouzia, la trentaine, épouse d'un chômeur, a travaillé durant une journée chez une femme pour faire le ménage conte une somme de 100 dirhams. Mais elle allait céder à la tentation du vol. Fouzia endurait le calvaire en silence. Elle ne savait plus quoi faire pour confronter les aléas de la vie. Sa mère souffre depuis trois ans d'une grave maladie qui nécessite des médicaments onéreux. De plus, son époux est au chômage et n'a pas l'intention de chercher un emploi pour gagner sa vie. Heureusement qu'elle n'a pas encore d'enfants, ce qui lui aurait rendu la vie encore plus dure. Que devait-elle faire pour gagner sa vie et procurer des médicaments à sa mère ? La seule solution est qu'elle cherche un emploi lui permettant d'avoir un revenu. Où ? Fouzia n'a aucun diplôme, ni scolaire ni professionnel et ne pratique aucun métier. D'abord, elle n'a jamais mis les pieds à l'école et elle est donc restée analphabète. À quel saint se vouer ? Son mari fait semblant de n'être au courant de rien. Sans vergogne, il sortait et rentrait chez lui pour lui demander quelques sous afin qu'il achète des cigarettes et s'attable dans un café. Il feint également d'ignorer qu'elle se débrouille à gauche et à droite pour avoir quelques dirhams nécessaires pour acheter au moins de quoi se nourrir. Que devait-elle faire devant une telle situation où toutes les portes sont fermées ? Elle a décidé d'aller au “Mawkef“, situé à la rue d'Agadir, à Casablanca, lieu où les femmes de ménage se mettent en quête d'un client pour aller faire le ménage chez lui. Elle n'était pas la seule. Il y avait d'autres femmes qui attendaient. Une heure après son arrivée, une femme qui a garé sa voiture pas loin du lieu en question est venue chercher l'une d'elles. Une dizaine de femmes de ménage se sont présentées devant elle. Seulement, elle a choisi Fouzia et l'a conduite chez elle au quartier Oasis. À son appartement, elle lui a expliqué ce qu'elle attendait d'elle. En achevant sa besogne, Fouzia est partie avec un billet de 100 dirhams. La femme était bel et bien généreuse, d'autant plus que Fouzia lui avait dit qu'elle n'avait jamais fait ce genre de travail et qu'elle était obligée de gagner de l'argent pour pouvoir acheter des médicaments pour sa mère. Quelques heures plus tard, la femme a ouvert un petit sac qui contenait des bijoux en or. Elle cherchait une chaîne. Elle ne l'a pas trouvée. A-t-elle disparu ou était-elle seulement dissimulée dans un autre endroit ? Bien qu'elle fût certaine de l'avoir dissimulée dans le sac, elle a cherché partout dans l'appartement. Mais en vain. Même sa montre et un chèque au nom de son fils d'une somme de trois mille dirhams avaient disparu. Qui les a subtilisés ? Elle a aussitôt pensé à Fouzia. C'était la seule personne étrangère qui était en sa compagnie à la maison. La femme s'est rendue le lendemain au commissariat de police pour déposer plainte. Chargés de l'affaire, les éléments de la 11ème section judiciaire de Casablanca-Anfa ont mis la main sur Fouzia. Cette dernière a reconnu avoir subtilisé la chaîne en or, une montre et un chèque. Elle a précisé qu'elle avait vendu la chaîne à 500 dirhams à un bijoutier disposant d'un local situé dans une Kissariat sise au boulevard Afghanistan, à Hay Hassani et qu'elle avait encore en sa possession la montre et le chèque. Son objectif est d'avoir plus d'argent pour acheter les médicaments pour sa mère.