Le MP et le MNP ne présenteront pas de liste commune, comme annoncé au moment de leur rapprochement. Même dans certaines circonscriptions symboliques. Chacun roulera pour lui-même. Le rapprochement opéré récemment entre le MP et le MNP n'a pas débouché, comme cela a été annoncé, sur une alliance électorale dans certaines circonscriptions symboliques. Pas de liste commune donc. Chaque mouvement a accrédité séparément ses candidats. L'accord de base était que chacun des deux mouvements présente un candidat là où ni l'un ni l'autre ne disposent de fief électoral. Un membre du MP nous a confié, sous le couvert de l'anonymat, que le leader du MNP, Mahjoubi Aherdan, n'est pas digne de confiance, qu'il est allé à ce rapprochement à reculons car il offre à son mouvement qui chancelle une bouffée d'oxygène. En plus, ce rapprochement, il le considère comme une revanche sur l'Histoire, lui, qui s'est vu “voler“ le MP en 1986 par son ennemi d'hier devenu ami d'aujourd'hui. La démarche de Mohand Laenser n'est pas non plus dénuée d'arrière-pensées politiques: sa réconciliation avec Amghar lui permet d'entrevoir un jour la possibilité de mettre la main sur le MNP et réaliser une fusion-absorption dont le seul obstacle actuellement est nommé Aherdane. À chacun donc ses calculs. En attendant que les aspirations secrètes de chacun aboutissent, les soucis du moment se jouent sur le terrain électoral. Ex-ministre du Transport, Essaïd Ameskane, par ailleurs chef de groupe du MP, est retourné dans son fief d'Ouarzazate, doté d'une seule circonscription de 3 sièges que se disputeront pas moins de 22 têtes de liste. «Je ne cherche pas la victoire mais la gloire, nous dit M. Ameskane, sans fausse modestie. Je travaille pour que mon second, que je n'ai pas encore désigné, remporte son siège». Autre ex-ministre, de l'Emploi cette fois-ci, Amine Demnati se trouve actuellement dans les hauteurs de son bastion de Demnate-Azilal. Cet enfant de la région, sans présumer de ses forces, est sûr de sa victoire. Voilà des années qu'il laboure sa circonscription rurale dont il est également président de commune : routes, électrification, eau… En face de lui, un ex-membre de son parti. Celui-ci n'est autre que Hassan Agourram, qui était entré en conflit par le passé avec le ministre de l'Intérieur Driss Basri. Ce qui lui a valu de quitter le pays et de s'installer en Allemagne pendant 12 ans. Revenu au bercail il y a quelques années, M. Agourram, qui se targue de s'être payé M. Basri alors qu'il était au faîte de sa toute-puissance, a juré de ne plus faire de la politique. Après avoir été approché par l'OADP, il semble qu'il a obtenu son ticket d'investiture du RNI. Le rond et rayonnant Brahim Zerkdi tentera, quant à lui, de signer son retour au Parlement comme tête de liste à Agadir Idaoutanane. Le président de la commune rurale de Drarga en a les moyens. Candidat malheureux aux législatives de 1997, le colonel Ahmed Zarouf, qui se présente sous la bannière du MP, a une grosse revanche à prendre à Taounate. Ici, on avait assisté plutôt à une véritable équipée électorale où le colonel-candidat, qui a pris sa retraite anticipée de la gendarmerie, s'est vu barrer le chemin par l'ex-gouverneur de la province. Ce fut un feuilleton mouvementé en cette terre rebelle. Homme qui aime les challenges, Zarouf réussira-t-il cette fois-ci à dompter ce relief électoral difficile dominé de père en fils par la féodale famille Abbou ? À Berrechid, deux autres colonels risquent de s'affronter. Le colonel à la retraite Jabrane, en tant que MP, et le leader du PND Abdallah Kadiri, colonel reconverti malgré lui à la politique. Ce dernier, qui est actuellement conseiller, compte changer de chambre. Revenir à la première d'où il estime avoir été injustement écarté en 1997. Une chose est sûre : les colonels Jabrane et Kadiri sont appelés à fourbir leurs armes sur un champ où la stratégie n'est pas celle que l'on croit…