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Débat : 4- Faire échec à l'implosion de la Kabylie et de l'Algérie
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 26 - 08 - 2002

Voici la quatrième et dernière partie de l'entretien accordé par Hocine Aït Ahmed, figure historique de la révolution algérienne et dirigeant du Front des forces socialistes, au Quotidien d'Oran, dans son édition du 17 août 2002.
Qu'entendez-vous par troisième guerre ?
Hocine Aït Ahmed. Trois facteurs essentiels m'ont suggéré de l'appeler ainsi.
D'abord, ce conflit était à bout de souffle et les prémisses d'une solution politique commençaient à prendre forme, d'autant plus que cette guerre sans nom, commençait à échapper comme son nom l'indique à toute logique idéologique. Les exactions intégristes, la terreur et la criminalité modulées par le pouvoir, le pullulement des maffias locales et régionales, l'irruption aussi massive des milices, les distributions effarantes des armes qui se poursuivent encore aujourd'hui, le grand banditisme , tout cela a fabriqué une terrifiante mécanique qui impose la privatisation de la guerre.
Cette troisième guerre se refait une légitimité idéologique, en s'intégrant dans la croisade anti-terroriste mondiale. Elle se met sous la protection de la plus grande puissance dont le pouvoir attend qu'elle lui assure l'impunité ad aeternam.
Cette 3è guerre a toutes les chances de bénéficier de la part de Washington et de certains pays européens, outre «du soutien politique sans réserve, des aides financières, militaires et technologiques que les généraux algériens n'avaient pu obtenir jusque-là.
C'est dans ce nouveau contexte international que s'inscrit une stratégie globale de basculement de l'Algérie dans un troisième conflit. La fameuse «exception algérienne» aura donc de beaux jours devant elle. Cela ne peut occulter , les solidarités décisives avec le peuple algérien. Contre cette descente aux enfers , une insurrection morale invisible et souterraine est en train de mûrir rapidement dans les consciences et les intelligences des peuples à travers le monde et surtout dans le monde arabe et islamique.
Ce que cache l'information officielle et que ne veulent pas entendre, ou voir, les occidentaux parvient quand même aux banlieues de Paris et de Berlin. Qui peut assurer avec la montée de la xénophobie, de l'exclusion et les nouvelles d'exactions et de tueries, qui leur parviennent , qu'il n'y aura pas demain des mouvements spontanés de solidarité dont on ne peut pas assurer qu'elles soient non violentes ?
Plus importantes encore les prises de consciences aux Etats-Unis , de la nécessité de passer d'une option revancharde à une approche plus sereine et intelligente sur la manière de mieux combattre le terrorisme.
Déjà dans les tréfonds de la vieille culture humaniste européenne apparaissent des signes d'inquiétude sur l'unilatérisme et le manichéisme officiel américain et expriment l'idée d'ouvrir deux fronts, contre la pauvreté et contre les dictatures qui constituent solidairement les terreaux les plus dangereux de tous les fondamentalismes.
N'exprimez-vous pas le dépit de voir les partenaires étrangers de l'Algérie sourds à vos interpellations ?
Non, pas du tout. Je prends acte de leur extraordinaire autisme. On ne doit pas, au nom du réalisme politique, barrer d'un trait en ce qui concerne l'avenir cette façon indigne dont certaines puissances se sont comportées à l'égard de notre pays. Nous nous battrons toujours et encore pour que triomphent les valeurs civilisationnelles dont l'ONU était porteuse.
Il est temps que le secrétaire général des Nations Unies envoie une représentation d'observation et de médiation à Alger, comme il vient de le faire dans un pays où nous pensions qu'il y aurait jamais un début de solution politique: la Birmanie..
Pensez-vous qu'avec la reconduction de Jacques Chirac à l'Elysée, les rapports algéro-français vont se transformer ?
Je crois que, malgré des rapports tendancieux fournis par certaines chancelleries, les responsables français au Quai d'Orsay et ailleurs savent ce qui se passe. Leur seule faute politique, c'est de croire encore à la lutte des clans à l'intérieur du régime et de miser sur Bouteflika pour progressivement pousser l'armée au dehors et installer un pouvoir civil. Il n'y a pas de problème crucial qui sépare le régime et ses réseaux d'intérêt. Ils ne se battent que pour le partage de la rente, pour les promotions dans les appareils d'Etat et pour des sinécures à l'étranger.
Fondamentalement, il y a une stratégie mise en place dans la durée en vue de profiter de la conjoncture internationale au maximum pour que précisément, s'il y a une volonté de changement, ce troisième conflit aura déjà pris sa vitesse de croisière. C'est maintenant qu'il faut agir. Je ne pense pas qu'un homme comme le nouveau ministre français des affaires étrangères Dominique de Villepin, qui à propos de la Tchétchénie propose une solution politique, n'ait pas songé que le même impératif se pose pour l'Algérie. Aujourd'hui, il ne reste plus que la solution politique sinon c'est, comme je le redoute, la troisième guerre, sans solution politique finale.
Vous avez toujours porté un intérêt particulier pour la scène internationale. Là, on constate que vous y êtes complètement impliqué, est-ce que cela signifie que vous vous consacrez exclusivement à cela ?
C'est un travail auquel je me suis déjà consacré durant la guerre de libération. Je ne me sens pas un historique cela même au titre de premier responsable de l'Organisation spéciale (OS). J'assume pleinement mon rôle de président du FFS.
Je suis de très près ce qui se passe. Mon obsession est de former et de multiplier des responsables nationaux. Le parti n'est qu'un instrument au service du pays, et il doit s'ouvrir à la société. Personnellement, si la conjoncture le permet, je suis prêt à rechercher toutes les formules qui permettent des regroupements sérieux, avec des hommes crédibles.
Cela dit, je suis fier de ce parti, de sa base et de ses cadres. Son existence même est un miracle de la fidélité de l'abnégation et de l'intelligence.
Quant à mon action internationale, j'ai fini par faire un bilan qui me permet de dire que je suis arrivé à une autre étape. C'est de frapper à l'échelon le plus décisif pour obliger les plus hauts responsables des institutions internationales des droits de l'homme et les gouvernements à prendre leurs responsabilités.
Quel bilan faîtes-vous à l'approche du congrès du FFS (2004), sachant que la principale résolution des précédentes assises était l'ouverture sur la société ?
Le bilan provisoire que je fais est malgré tout positif. Ne serait-que le FFS est le seul parti qui ait su faire échec aux tentatives de le déstabiliser ou de lui attacher la casserole de l'allégeance ouverte ou secrète au pouvoir .
Malgré des échecs partiels en ce qui concerne l'ouverture du parti sur la société, nous n'avons cessé de progresser et d'étendre l'influence de nos idées. Je pense que le principe de rotation des dirigeants a permis à plusieurs vagues de jeunes de faire l'apprentissage de la responsabilité et de l'esprit d'équipe. C'est dur d'échapper aux dérives du caporalisme et du bureaucratisme étant donné les conditionnements de l'histoire , du rapport de l'Algérien au pouvoir et des tentatives de corruption politique et financière qui , heureusement , n'ont presque pas mordu chez nous. D'un bilan significatif dans la perspective de notre prochain congrès, nous en reparlerons au siège du FFS, Incha Allah.
Je salue mes compatriotes et je leur dis , je suis avec vous, à vos côtés, non pas parce que je suis mordu par la «Boulitique», mais parce que j'aime notre pays. Il a tellement besoin de paix et de réconciliation. Et votre envie de bonheur ne m'est pas du tout étrangère.
Vous avez eu, il y a trois ans des ennuis cardiaques, comment vous portez-vous aujourd'hui ?
Malgré la lourdeur de l'opération chirurgicale que j'ai subie, ma capacité de récupération a étonné les médecins. Je me porte bien. Malgré les engagements pris avec mes médecins, je ne respecte pas toujours les limites qui me sont imposées.
Aux conseils qui me sont donnés d'éviter le stress, je réponds que je serais encore plus stressé si je ne continue pas à mener les activités exigées par les souffrances, les espérances et la confiance de mes compatriotes.
• Le Quotidien d'Oran
(Fin)


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