Football. Après son large succès sur Rennes, Guingamp est le nouveau leader du championnat de France de football. Une première dans les annales du club. D'une pierre deux coups. En infligeant samedi dernier une sévère défaite à son voisin Rennes, la modeste équipe de Guingamp a non seulement remporté haut la main le seul derby de cette troisième journée du championnat de France, mais elle a également marqué un grand coup. Pour la première fois de son histoire, le club s'est hissé à la tête du championnat de France de football. L'un des artisans de cette victoire : Bertrand Marchand, entraîneur de Guingamp, qui n'est autre que l'ancien entraîneur adjoint à Rennes la saison dernière. Pour lui, cet exploit ne peut passer inaperçu. «Guingamp premier, c'est paradoxal !», s'exclame-t-il. Pourtant, le club, présidé par Noël Le Graët, également maire de cette petite ville de 8.000 habitants, n'en est qu'à sa sixième saison en première division. Une accession acquise dans la souffrance puisque le club a peiné la saison dernière avant d'arracher son maintien en D1 et ce, lors de la dernière journée. «L'étiquette de leader, on ne l'a pas cherchée. Mais c'est une bonne publicité pour ce club, qui n'est pas structuré qu'avec des salariés, mais s'appuie sur 200 bénévoles les soirs de matches». explique Marchand. Et d'ajouter «Les grands clubs ont des grands joueurs mais pas d'âme, souligne-t-il. Ici, on a un environnement profitable pour l'éclosion des jeunes et on sait intégrer les plus âgés, comme Nestor Fabbri (34 ans) et Christophe Le Roux (33 ans), en fin de carrière, mais qui montrent que leurs anciens clubs ont eu tort de les lâcher». Les grands clubs, eux, continuent de se faire surprendre par les petits. L'exemple le plus illustrant est celui de la redoutable équipe de corse, Bastia, qui, malgré son infériorité numérique (10 joueurs), s'est imposée grâce à un but de Prince à la 67e. Autre rencontre déséquilibrée : Sochaux-Nantes. La plus coûteuse des expulsions de cette journée, car il y en avait beaucoup, a sans doute été celle de Berson, qui a contraint les Jaune et Vert à terminer la rencontre à neuf joueurs. Les Nantais avaient déjà été privés de Cetto (34e). À ce moment, le score était de 1-1. Ils avaient même réussi à prendre l'avantage par Djemba à la 66e. Après l'expulsion de Berson, les Sochaliens ont pris d'assaut leurs adversaires du jour. Ils ont marqué trois buts par Pedretti, Pagis et Oruma pour s'imposer 4-2 et, par la même occasion, faire tomber le leader, Nantes. «À dix contre onze, on mène et Sochaux n'a pas d'occasion, mais à neuf, c'était mission impossible», a déclaré le milieu de terrain nantais Olivier Quint. Autre victime des cartons rouges : Bordeaux. Réduits à dix pendant plus de 70 minutes, les Bordelais ont réussi à conserver l'avantage d'un but marqué à Montpellier par le Russe Smertin (1-0, 19e). Idem pour Le Havre qui a concédé un but à Strasbourg sur un coup franc de Martins (1-0, 40e), mais s'est vite ressaisi, trois minutes plus tard, grâce à un penalty converti par Sinama-Pongolle (1-1, 43e). Avant-derniers du classement à l'issue de cette troisième journée, les Sedanais ont été doublement punis juste avant la mi-temps par un but de Song (1-0, 45e) qui a donné la victoire à Lens. Après avoir piétiné une mi-temps, le Paris Saint-Germain a réussi à faire la différence face au promu Ajaccio : KO grâce à Cardetti (1-0, 41e) et Aloisio (2-0, 44e). Pour leur première sortie au Parc des Princes, les joueurs d'Ajaccio ont défendu crânement leurs chances et ce, jusqu'à la dernière minute pour égaliser grâce à Granon (2-1, 76e) et Hervé Alicarte (2-2, 90e). Autre coup d'éclat : celui de Nice. Les Rouge et Noir ont réussi un petit exploit en allant décrocher la troisième place au classement derrière Guingamp et Bordeaux grâce à une victoire 3-0 à Lille, où le public a longtemps scandé le nom de celui qui a révélé le club, Vahid Halilhodzic. Si le face-à-face des olympiques, l'OM et l'OL, s'est soldé par le match nul 1 à 1, la rencontre Troyes-Auxerre, elle, s'est achevée sur la victoire de ce dernier par 1-2.