Les recettes fiscales ont progressé au terme des sept premiers mois de l'année en cours. Une situation qui s'explique par la bonne tenue des impôts directs et indirects. Sur la période allant de janvier à juillet, on note une évolution positive des recettes fiscales dopées notamment par la progression de 10% de l'impôt sur les sociétés, de 9,8% des recettes de l'IGR, de 8,4% des recettes de la TVA, de 5,9% des recettes des taxes intérieures sur la consommation des produits énergétiques et de 9,7% des recettes d'enregistrement et timbre. Le rapport de la DPEG indique une bonne tenue des impôts directs, passées de 18,8 milliards de DH à 20,7 milliards (+10,1%) et des impôts indirects, en augmentation de 6%.. Mais, d'une manière générale, le Maroc reste dans la situation d'un ménage qui dépense beaucoup. Il est vrai que le déficit budgétaire hors privatisations s'est réduit à 4,7 milliards de DH contre 5,4 milliards de dirhams en 2002. Cette augmentation ne vient pas de la maîtrise des dépenses ordinaires du budget général de l'Etat, lesquelles ont augmenté de 6%, pour s'établir à 54,7 milliards de dirhams. En juillet 2002, ces dépenses ordinaires étaient en repli de 1,3%. En juillet 2003, elles augmentent de 5,9%, tirées par la progression rapide des dépenses de personnel (17,1%) et celle des autres biens et services. Pendant ce temps, les dépenses d'investissements n'ont pas bougé, reculant même de 3,6% par rapport à 2002. Ce recul est atténué, selon la DPEG, du fait que l'investissement du secteur public consolidé demeure important et que celui de l'Etat n'en constitue qu'une proportion. La DPEG (Direction de la politique économique générale) fait remarquer que si l'on tenait compte des recettes de la privatisation, le budget de l'Etat dégagerait un excédent d'1 milliard de DH. La cession de 80% du capital de la Régie des Tabacs a amélioré le poste des recettes non fiscales, en hausse de 94,8%. Quant aux droits de douane, ils ont baissé de 10% à cause du démantèlement tarifaire et du recul de certaines importations taxables. D'après l'Administration des douanes et impôts indirects, l'impact de l'accord d'association avec l'Union Européenne s'est traduit, à fin juin, par un manque à gagner important pour le Trésor. Les importations des produits originaires de l'Union Européenne, soumis au démantèlement tarifaire, ont progressé de 38% à fin juin 2003, en raison de l'entrée en vigueur de la réduction tarifaire appliquée depuis le premier mars aux produits de la troisième liste. Cette augmentation a concerné en particulier les biens d'équipement industriel. En résumée, l'évolution des recettes et des dépenses permet au Maroc de dégager une épargne publique hors privatisation de 3,1 milliards de dirhams, soit le même niveau que celui réalisé à fin juillet 2002, couvrant ainsi 25,6% des dépenses réalisées en capital.