Les sicaires de la pureté, ces adeptes de la salafia Jihadia au Maroc, en sont à leur troisième assassinat identifié. Ils sévissent au nom d'une vision étriquée de la religion. Ils ont de nouveau frappé. Assassiné. “Ils“, ce sont les adeptes de la Salfia Jihadia, cette mouvance qui prône la violence. Le crime odieux qui vient d'être découvert, lundi 29 juillet, porte la signature de ces groupuscules : le cadavre d'un clerc de notaire, Assadi Abdelaziz, disparu subitement en septembre dernier, jeté dans un puits dans un endroit de la préfecture Bernoussi Zenata. Il y a quelques mois, la police a trouvé les ossements d'un gardien de la paix (Saïd Roussaïne), porté disparu lui aussi depuis longtemps, au fond d'un puits à Bouskoura et arrêté l'assassin, un individu qui se réclame de Assirat Al Moustaquim (le Droit Chemin). Le chef de ce groupuscule, Miloudi Zakaria, séjourne en prison pour avoir commandité la mort par lapidation d'un jeune dealer à Sidi Moumen. Cette mouvance obscurantiste en est à sa troisième liquidation physique identifiée. Désormais, tous les citoyens marocains portés disparus ces dernières années un peu partout à travers le Royaume pourraient avoir été victimes de cette nébuleuse. Cela donne froid dans le dos. La police nationale, en état d'alerte, est dans tous ses états. La Salfia Jihadia, qui a essaimé comme la chienlit un peu partout au Maroc avec des bataillons d'adeptes embrigadés et à l'esprit obtus, s'est arrogé le droit de mort sur tous ceux dont le comportement est jugé moins conforme à sa représentation de la religion. Une femme non voilée, un couple déambulant dans la rue, un homme attablé dans un café. Ces sicaires de la pureté, qui ont comme seule référence Ben Leden et le Mollah Omar, sévissent sur la base des fatwas de leurs chefs : pratiquer “le pourchas du mal“ en semant la terreur, en agressant leurs victimes ou en enlevant carrément la vie. Ces tueurs au nom du Jihad, qui affichent ouvertement leur hostilité à l'égard des institutions du pays, ont une cible de choix : les éléments gradés des services de sécurité et le corps des juges et des magistrats. Cette vulgate qui répand la haine et la mort est trop dangereuse pour la laisser agir à sa guise. Le pays est en train d'être cerné par des monstres. Il est urgent de reprendre les choses en main.