La filière caprine dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima se distingue par ses produits traditionnels, avec une forte empreinte territoriale qu'il convient de valoriser dans des circuits de commercialisation mettant en valeur leurs qualités et leurs origines. Tel est le principal constat du dernier rapport mené dernièrement par le Centre régional de la recherche agronomique (CRRA) de Tanger. Ce rapport – qui fait partie d'une série de recherches multidisciplinaires et études de terrain effectuée par le CRRA, relevant de l'Institut national de recherche agronomique (INRA)- vise «la caractérisation et l'évaluation des performances de production, la qualité des produits et la diversité génétique des races autochtones caprines dans la région», a affirmé le chef du CRRA de Tanger, Dr Mouad Chentouf. Selon ce même rapport, l'élevage caprin dans les provinces du nord est d'un grand apport pour le développement économique et social dans la région. Cette espèce animale y représente 37% des effectifs des ruminants et contribue à plus de 70% dans les revenus des éleveurs des zones montagneuses rifaines. D'ailleurs, le Plan Maroc Vert a mis en place un important programme de développement de la filière caprine dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. «Des objectifs ambitieux sont fixés pour cette filière à l'horizon 2020, dont l'augmentation des effectifs bénéficiant d'un encadrement technique, l'accroissement de la production laitière par chèvre et le développement de l'infrastructure de collecte et de valorisation du lait de chèvre», a précisé Dr Chentouf. Le même rapport fait part que la chèvre de la région (en particulier celle de Beni Arous), qui se distingue par sa race caprine autochtone, montre des performances de production fort intéressantes. «Les chevreaux atteignent en moyenne un poids de 9,3 kg à 90 jours. Alors que la production laitière des chèvres peut atteindre plus d'un litre par jour», a souligné Dr Chentouf. Ce dernier a poursuivi que l'élevage de cette race adopte une conduite technique traditionnelle basée sur l'utilisation des parcours forestiers de la région pour l'alimentation de leurs troupeaux. «Les animaux évoluent ainsi dans des espaces ouverts durant toute l'année et utilisent pour leur alimentation des plantes pastorales autochtones comme l'arbousier, la lavande ou la bruyère», a tenu à préciser Dr Chentouf.