Interview. Il y a quelques jours Saïd Aouita avait signé un contrat d'entraîneur avec l'école d'athlétisme australien. Aziz Daouda et Abdelkader Kada n'ont pas apprécié et l'accusent, dans les médias australiens, d'avoir truqué son CV. Aujourd'hui Le Maroc : Saïd , on vous cherche depuis ce matin, mais vous êtes injoignable ? Said Aouita : Je suis au tribunal de première instance à rabat en compagnie d'un collectif d'avocats dirigé par maître Abdeltif Benhida. Je viens de déposer deux plaintes l'une contre Aziz Daouda et l'autre contre Abdelkader Kada. Il faut que l'opinion publique sache que ces deux hommes ont dépassé les limites des divergences sportives pour s'attaquer à moi en tant que personne. Ma dignité étant bafoué et donc celle de mes enfants et de ma famille, j'ai recours à la justice de mon pays pour qu'elle protége mon droit de citoyen marocain. De quoi accusez-vous Aziz Douda ? Cet homme est tellement hanté par tout ce que j'ai réussi depuis que j'étais athlète, qu'il ne rate aucune occasion pour me diffamer à travers les médias nationaux et étrangers. Il a usé de tous les mots et de tous les mots pour essayer de m'humilier et d'affecter le capital d'estime et de considération dont je jouis dans le monde de l'athlétisme mondial. Il m'a traité d'homme de mauvais aloi, d'inculte, d'inconscient et est allé jusqu'à me renier mes diplômes et mes qualités d'entraîneur et de directeur technique que j'ai cumulées grâce à un travail de longue haleine au Maroc, aux Etats-Unis et d'autres pays. Cet homme qui se croit au-dessus de la loi ne m'a pas seulement diffamé au Maroc, mais il s'est ingénié à nuire à ma réputation dans les médias australiens, pays avec lequel je viens de signer un contrat d'entraîneur. À votre avis pourquoi Daouda s'acharne-t-il contre vous ? Il a le mal de la gloire que j'ai cumulée tout au long de ma carrière ? Il ne faut oublier qu'avant de devenir ce qu'il prétend être, il est un simple fonctionnaire du ministère de la jeunesse et des sports qui a tout fait pour se rapprocher de moi quand j'étais athlète. À preuve au début, il se déclarait comme un ami à Aouita, puis il s'est promu entraîneur avant de prétendre qu'il est devenu mon manager. Il a voulu pour faire carrière dans la direction technique nationale. Mais manque de pot, quand j'ai pris ma retraite en tant qu'athlète, la fédération m'a nommé DTN. Il n'a jamais digéré cette nomination à laquelle il aspirait depuis longtemps, c'est pour cela qu'il n'a jamais cessé de me dénigrer. Il se trouve aussi que Aziz Daouda et Abdelkader Kada récusent, aujourd'hui, que vous étiez un jour à l'origine de l'ascension d'un quelconque athlète y compris Hicham El Guerrouj ? Heureusement que l'histoire ne peut être gommée comme ces deux individus ont essayé de gommer mon cruriculum vitae en Australie. Ils sont tellement devenus amnésiques qu'ils ont oublié que l'école «Aouita» a été crée au milieu des années quatre-vingt. À cette époque, je la finançais de mon propre argent parce que je sentais que des athlètes comme Brahim Boutayeb, Fatima Aouam, Lachaal et bien d'autres allaient percer par leur talent. En 1988 cette école qui a été gérée à partir de ma maison a réussi à former plus de vingt athlètes. Un jour j'étais reçu par Feu SM Hassan II qui m'a questionné sur la relève en athlétisme et mon école et m'a conseillé de créer une grande école d'athlétisme. C'est ce qui a été réalisé avec le concours de feu Semlali et le sponsoring de l'OCP pour donner l'école nationale d'athlétisme qui fonctionne jusqu'à ce jour. Quels sont les athlètes qui ont brillé grâce à cette école ? Quand j'étais nommé DTN en 1993 l'athlétisme national était dans une mauvaise passe après les contre performances des championnats du monde de Stuttgart. J'ai commencé à recruter les athlètes qui étaient dispersés dans plusieurs disciplines tels Salah Hissou, Boutayeb, Issangar, Seddiki , Skah et autres. Quelque temps après l'équipe nationale allait être classée pour la première fois de son histoire, deuxième mondial, dans les championnats de Cross Country de Budapest en 1994.Par la suite cette même équipe à laquelle s'est venue s'ajouter Larbi Khattabi et Hicham Guerrouj a battu le record du monde dans les championnats du monde de la course sur route. Pour la première fois les équipe de Kenya et de l'Ethiopie ont été détrônées de leur titre qu'ils détenaient depuis des lustres. Vous confirmez que vous étiez à l'origine de l'ascension de Hicham El Guerrouj ? Au début Hicham courrait sur les 5000 mètres où je l'ai découvert lors d'une réunion d'athlétisme. j'avais dit que ce jeune athlète serait mieux sur les 1500 mètres. Quand j'ai pris les rênes de la direction technique, il s'est classé deuxième aux jeux de la francophonie et fut suivi par Seddiki. Cette course a été gagnée par le Burundais Niyongabo que j'ai supervisé pendant longtemps. Quant à Abdelkader Kadda, il doit avoir oublié que je l'ai entraîné quand il était étudiant à l'institut Moulay Rachid vers la fin des années 80. il a fait long feu avant de devenir entraîneur en 1991. Il est passé sous ma houlette en compagnie de plusieurs entraîneurs quand je suis devenu DTN et pour lesquels j'ai préparé un programme d'entraînement. Je le supervisais de loin sauf pour Hicham El Guerrouj que j'ai entraîné moi-même avant que Kada ne prenne la relève. Mais ce dernier est tellement ingrat qu'il a oublié toute cette phase de sa vie professionnelle, mais il oublie que l'histoire n'oublie pas.