Le concept est connu mais le contenu est surprenant. Au bout d'un clic (marocopedia.com), la notion de l'Open Knowledge prend tout son sens. «Marocopédia», cela fait quelque temps déjà que ce projet attise la curiosité des internautes. Lancé en version bêta en juin 2015, il est aujourd'hui officiellement opérationnel et s'intéresse à tout ce qui touche de près ou de loin à notre identité avec, bien évidemment, toute son ouverture et diversité. Il s'agit de la première encyclopédie solidaire au Maroc et d'une énième tentative de conserver son patrimoine. Réussira-t-elle ce pari ? Le concept est connu mais le contenu est surprenant. Au bout d'un clic (marocopedia.com), la notion de l'Open Knowledge prend tout son sens. Cette encyclopédie qui est, notons-le, à jamais gratuite, propose un contenu en quatre langues. Que ce soit en français, en arabe, en amazigh ou en anglais, l'internaute n'en sortira pas sans avoir trouvé son compte. Sur cette plate-forme, l'on retrouve également du contenu répertorié en six catégories différentes : histoire, peuple, artisanat, musique, nature et monde associatif. Par ailleurs, à l'ère du multimédia, les différents aspects de la vie marocaine ne pourront clairement pas y être rapportés grâce à un seul support. Les porteurs de ce projet, qui pour la plupart des jeunes passionnés de culture, semblent en être conscients. Ils expliquent : «Marocopédia n'est pas uniquement un dictionnaire écrit, mais une encyclopédie qui propose à l'utilisateur un contenu multimédia : des définitions expliquées en images et vidéos pour une meilleure assimilation des spécificités de chaque région». Si aujourd'hui Marocopédia propose plus de 100 vidéos en ligne c'est parce qu'elle fait appel à la collaboration des associations développées et ancrées dans leur région. Celles-ci étant les plus aptes à transmettre leurs patrimoine et culture avec un regard fidèle et surtout rapproché. On en retient que cette encyclopédie collaborative est une sorte de réseau social solidaire, basé sur la production participative. Ceci serait même un des objectifs définis par les porteurs de ce projet. Ce qui les anime n'est autre qu'une soif de découverte du très riche héritage culturel que nos ancêtres nous ont légué. Ils se prêtent de ce fait au jeu dangereux qui est celui d'une définition identitaire. «Et qu'est-ce qu'être marocain et marocaine, s'il ne faut pas d'abord définir chaque détail de son identité culturelle ?», s'interroge à juste titre une jeunesse pour qui «le futur ne peut être construit que sur la base des éléments passés. C'est à travers le savoir et le patrimoine que nos aïeuls nous ont légués que nous pouvons reconstituer notre mémoire collective et faire en sorte qu'elle ne se perde pas... Notre capital est en nous aujourd'hui, et nous sommes la dernière génération qui est en lien avec le passé. Il est de notre devoir de la partager et la transmettre aux générations futures». Il faut dire que ce projet est à la hauteur de ses ambitions. Quotidiennement, cette première encyclopédie solidaire au Maroc attire 300 visiteurs en moyenne, soit un cumul de 12.000 visiteurs depuis son premier test. A l'heure actuelle, on n'y compte pas moins de 300 définitions écrites et commentées en images, plus de 100 vidéos en ligne, plus de 500 membres inscrits sur le réseau, plus de 50 villes et 31 villages intégrés sur une carte interactive signée Marocopédia.