Des responsables marocains et européens se réunissent aujourd'hui à Bruxelles pour discuter des moyens de soutenir les réformes économiques lancées par le gouvernement Jettou. Conformément aux dispositions de l'Accord d'association, des hauts fonctionnaires du Maroc et de l'Union européenne se réunissent aujourd'hui à Bruxelles dans le cadre du dialogue économique entre les deux parties. Cette réunion devrait commencer par des exposés des représentants marocains et européens sur leurs situations macro-économiques respectives. A ce titre, les responsables marocains donneront à leurs homologues de l'Union européenne un premier bilan des réformes lancées par le gouvernement de Driss Jettou. C'est le cas notamment des mesures d'ordre économique, l'adoption du nouveau code du travail après des pourparlers marathoniens, les réformes de l'administration et la mise à niveau. Selon un communiqué de l'Union européenne, la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP) sera également évoquée, mais de façon informelle lors du déjeuner des responsables des deux parties. La FEMIP, un produit de la BEI, permet à cette dernière de renforcer sa coopération avec les pays partenaires méditerranéens (PPM). Mise en place dans la foulée du Conseil européen de Barcelone des 15 et 16 mars 2002 et inaugurée en octobre 2002, la FEMIP a pour principale priorité de promouvoir le développement du secteur privé (en particulier des PME) et d'appuyer des projets concourant à la création d'un climat propice à l'investissement privé (infrastructures économiques, projets dans les secteurs de la santé et de l'éducation). Dotée de 8 à 10 milliards d'EUR d'ici à la fin 2006, la FEMIP a pour objet ultime d'aider les PPM à relever les défis de leur modernisation économique et sociale et de renforcer l'intégration régionale dans la perspective de la création d'une zone de libre-échange euro-méditerranéenne prévue pour 2010. Entre octobre 2002 et août 2003, de nouvelles opérations, d'une valeur supérieure à 1,8 milliard d'euros, ont déjà été approuvées au titre de la FEMIP, dont plus de 35 % en faveur du développement du secteur privé. C'est ainsi que le Maroc a touché un total de 140 millions d'euros (plus de 1,4 milliard de DH) pour l'amélioration des conditions d'exploitation environnementale de sept stations d'assainissement des eaux au centre et au nord du pays, ainsi que pour le renforcement des réseaux de distribution électrique du Maroc et leur interconnexion avec l'Espagne. Lors de la réunion d'aujourd'hui à Bruxelles, les participants parleront également des aspects économiques de la nouvelle politique de voisinage de l'UE, à partir d'exposés de représentants de la Commission européenne. Enfin, les deux parties présenteront leur point de vue sur l'impact de l'élargissement de l'UE sur l'économie marocaine. Il s'agit d'une initiative du président de la Commission européenne, Romano Prodi, dont le contenu n'a pas encore été divulgué. Elle insiste cependant sur le besoin pour l'Europe, au moment où elle s'élargit à l'Est, de renforcer sa stratégie envers les régions les plus proches de l'Europe, et surtout d'agir avec détermination dans la Méditerranée. Cette volonté européenne de s'élargir vers le Sud répond énormément à des considérations géostratégiques. Cette tendance est défendue en premier lieu par la France. Mais force est de constater que cette dernière est mise en minorité sur le sujet de l'élargissement vers le Maghreb et les pays arabes du pourtour méditerranéen. Cependant, l'intégration éventuelle de la Turquie pourrait être un catalyseur bénéfique pour l'UE et le Maghreb.