Le partenariat avec le Maroc a une valeur fondamentale pour l'Union européenne compte tenu du rôle que le Royaume joue non seulement au Maghreb et sur le continent africain, mais dans toute la région méditerranéenne, selon une déclaration rendue publique, lundi à Bruxelles, à l'issue de la 8ème session du conseil d'association UE-Maroc. Tout en se réjouissant «vivement» de la tenue de la 8ème session du conseil d'association «qui marque une nouvelle étape» dans le développement de la relation entre les deux parties, l'UE a déclaré que «le Maroc continue à se distinguer par sa vision et son engagement au sein de la politique européenne de voisinage comme de l'Union pour la Méditerranée». «L'Union Européenne considère que l'approfondissement des relations bilatérales avec le Maroc est la concrétisation du principe de différenciation qui est l'un des fondements de la politique européenne de voisinage», indique le document._Rappelant que «le Conseil d'association du 13 octobre 2008 avait marqué une nouvelle étape dans le renforcement des relations Maroc-UE, grâce à l'adoption du document conjoint visant l'établissement du Statut Avancé du Maroc dans les relations avec l'UE», l'Union a fait savoir que «le document conjoint forme une feuille de route ambitieuse pour le développement progressif et soutenu des relations bilatérales dans de nombreux domaines». Elle a ajouté que ce partenariat renforcé entre l'UE et le Maroc traduit la volonté de l'Union de répondre positivement aux attentes et aux besoins spécifiques du Maroc, afin de l'accompagner dans son processus «courageux» de modernisation et de démocratisation et constitue un approfondissement du cadre existant qu'est l'Accord d'association. Ce document conjoint prévoit en particulier un approfondissement de la coopération politique, une intégration plus intense au Marché Intérieur sur la base d'un rapprochement réglementaire progressif avec l'acquis communautaire et de la négociation d'un accord de libre échange approfondi et global, ainsi que d'un renforcement de la coopération sectorielle. Le caractère novateur de ce document, souligne la déclaration, tient également aux recommandations qui visent à impliquer d'autres acteurs dans le partenariat entre l'UE et le Maroc (Parlement européen, Conseil de l'Europe, Comité économique et social, Comité des régions, associations du monde des affaires, des syndicats, représentants de la société civile et autres). Estimant important d'intensifier le travail conjoint dans les domaines de la coopération judiciaire et de la dimension humaine, «l'UE attache une grande importance à la finalisation des négociations commerciales afin de passer à l'étape suivante du lancement des négociations sur l'Accord de Libre échange approfondi et global», selon la déclaration. S'agissant du rapprochement du cadre législatif, elle «considère également d'une importance primordiale l'établissement d'une instance marocaine de coordination interministérielle de la convergence réglementaire et l'élaboration d'un programme national de convergence réglementaire, qui sont des éléments essentiels pour la mise en oeuvre du document conjoint sur le statut avancé». « L'UE estime que le 1-er Sommet Maroc-UE qui aura lieu pendant le premier semestre 2010, traduira certainement l'importance politique que les deux parties attachent à leurs relations bilatérales et contribuera à leur renforcement». Se félicitant de la tenue régulière des réunions des différents sous-comités prévus par l'Accord ainsi que du nouveau format agréé pour certains sous-comités sectoriels qui permettra un suivi plus opérationnel des la mise en oeuvre du Statut avancé et l'orientation du travail, l'Union Européenne a indiqué que «ce nouveau format a commencé à être utilisé et pourrait être maintenu ou modifié à la lumière des résultats obtenus». Conformément à ce qui est prévu par le document conjoint, l'UE et le Maroc ont initié une réflexion sur le nouvel instrument qui prendra le relais du Plan d'action Maroc qui arrive à son échéance en 2010._ Dans ce contexte, le groupe de travail ad hoc s'est penché sur les objectifs, la méthodologie à suivre, les grands principes et la structure du document qui remplacera le Plan d'action, ajoute l'Union qui précise qu'elle «confirme son engagement à travailler sur ce document avec le Maroc afin que les deux Parties puissent l'adopter en 2010 et le mettre en oeuvre sans délai». Concernant le Plan d'action de voisinage UE-Maroc et les conclusions du Conseil d'association de juillet 2007, l'Union Européenne a fait savoir que «le groupe de travail ad hoc a convenu de poursuivre la réflexion concernant la nature et la forme de l'instrument qui prendra le relais du plan d'action et éventuellement, du lien contractuel qui remplacerait l'accord d'association». «L'UE se félicite des progrès dans la mise en oeuvre par le Maroc du Plan d'action de voisinage UE-Maroc, comme en témoignent les rapports de suivi élaborés par la Commission européenne, ce qui a permis l'octroi au Maroc de financements additionnels au titre de la Facilité de Gouvernance de l'Instrument Européen de Voisinage et Partenariat tant en 2007 qu'en 2008 et 2009». L'accord d'association et le plan d'action, inscrit dans le cadre de la politique de voisinage européenne, sont mis en oeuvre de manière «optimale» par le Maroc et l'Europe, a affirmé lundi à Bruxelles, pour sa part M. Taib Fassi-Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. «Le Maroc et l'UE se félicitent de la politique des réformes économiques engagées dans le Royaume à la fois en terme d'ajustement et de maîtrise du cadre macro-économique, en terme de promotion des politiques sectorielles ou encore en terme de liaison et d'interconnexion des infrastructures marocaines et européennes», a souligné M. Fassi Fihri, lors d'une conférence de presse à l'issue de la 8ème session de Conseil d'Association Maroc-UE. «Nous avons parcouru l'évolution des relations entre le Maroc et l'Union européenne depuis le dernier conseil en octobre 2008 sous la présidence française», a fait savoir M. Fassi-Fihri, indiquant que le Maroc et l'Union européenne se sont félicités des premières actions engagées à caractère politique, économique et socio-culturel. Le ministre a également indiqué que les deux parties ont abordé des questions d'intérêt commun dans le cadre du dialogue politique «toujours fécond et utile» entre le Maroc et l'Union européenne, citant, à ce propos, notamment la question du Sahara, le Maghreb arabe, la situation au Moyen Orient, la situation en Afrique ainsi que le projet de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Concernant l'UPM, M. Fassi-Fihri a souligné que le Maroc «croit, adhère et espère» que cet engagement collectif régional autour du projet «pourra vite se vérifier parce que nous avons besoin d'une meilleure gouvernance régionale en Méditerranée», a-t-il dit._M. Fassi-Fihri a, par ailleurs, indiqué que le Maroc et l'Union européenne ont «eu de très larges convergences de vues» concernant l'Afrique. Le ministre a, dans ce cadre indiqué que «sur l'importance de la coopération UE-Afrique et les Etats africains, il est peut être utile d'envisager une modernisation de grande flexibilité dans le cadre du partenariat engagé entre l'Afrique et l'Europe en avril 2000 en Egypte». Lors de ce Conseil, mis à profit pour évaluer les réalisations et les résultats atteints dans le cadre du Statut Avancé, que le Maroc et l'UE avaient, officiellement, adopté en octobre 2008, le Royaume a été représenté par une forte délégation présidée par M. Fassi-Fihri, et comprenant plusieurs hauts responsables. L'Union européenne a été représentée par la présidence suédoise, la future présidence espagnole, la commissaire européenne aux relations extérieures, Mme Benita Ferrero Waldner, ainsi que plusieurs responsables de la Commission, du Conseil et des représentants des Etats membres.