Dans un entretien accordé à «ALM», le sélectionneur national, Baddou Zaki, optimiste, nous livre ses impressions sur le derby maghrébin Maroc-Tunisie, qui aura lieu, ce samedi, au Complexe sportif Moulay Abdellah. ALM : Samedi prochain, vous allez affronter, pour le compte de la quatrième journée des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2006, qui se dérouleront respectivement en Egypte et en Allemagne, l'équipe de la Tunisie, tenante du titre. Avec quel esprit vous allez aborder ce derby explosif ? Badou Zaki : La finale n'a rien à voir avec la rencontre de samedi. Ce sera un match difficile. Car il ne faut pas oublier que la Tunisie, champion d'Afrique, n'a plus droit à l'erreur. Certes, l'équipe nationale est première de son groupe avec la Guinée à un point d'avance de la Tunisie, mais croyez-moi, pour les Tunisiens, le derby de samedi ne sera pas une partie de plaisir. Depuis leur sacre africain à domicile, au mois de février dernier, les Aigles de Carthage traversent une période de passage à vide, selon la presse tunisienne. Est-ce que c'est un avantage psychologique pour les « Lions de l'Atlas » ? Notre objectif est d'empocher les trois points de victoire pour creuser l'écart qui nous sépare de nos principaux concurrents. Nous avons bien préparé ce grand choc. Rien n'a été laissé au hasard. Nous avons travaillé les aspects (technique, physique, tactique…). Pour nous, la Tunisie est championne d'Afrique. Pour la battre, il faut se réveiller tôt. Nous allons aborder ce match comme il faut. C'est vrai que notre adversaire a enchaîné les défaites, ces derniers temps, mais cela ne veut pas dire que ce sera un avantage pour nous. Roger Lemerre a choisi la France, comme lieu de concentration, pour mettre ses joueurs à l'abri de toute pression de la part des médias et du public. C'est dire que l'entraîneur français en est parfaitement conscient. L'absence de Youssef Sefri et Oualid Regragui, deux éléments- clés de l'équipe nationale, n'aura-t-elle pas un impact sur le rendement des joueurs ? C'est vrai que Sefri et Regragui sont considérés comme des piliers du onze national, mais il n'en demeure pas moins que d'autres joueurs sont là et peuvent remplir ce vide. Des joueurs comme Boughanem et Kharja, pour ne citer que ces derniers. Dans notre stratégie, nous avons toujours accordé une importance particulière au travail de base, justement pour pallier les absences. Lors de la dernière sortie face au Boutswana et malgré l'absence de Naybet, nous avons réussi à ramener les trois points de victoire. Le retour du capitaine Naybet et Zairi à la compétition ne fera que redonner plus de confiance aux joueurs. Vous allez affronter la Tunisie, match décisif, sans avoir disputé de rencontre amicale. Est-ce que cela n'aura-t-il pas un impact sur le rendement de l'équipe ? La fédération a fait ce qu'il fallait faire, à savoir contacter à plusieurs fédérations pour organiser une rencontre amicale en perspective du match Maroc-Tunisie. Nous avons contacté la Gambie, le Bénin, l'Algérie, l'Egypte et la Libye, mais en vain. Nous aurions bien aimé disputer une rencontre amicale avant le match Maroc-Tunisie afin d'effectuer les dernières retouches, mais nous avons été victimes de l'amateurisme du football africain. Outre les joueurs qui ont disputé la CAN, vous avez faire appel à des jeunes joueurs de l'équipe nationale olympique qui ont brillé lors des derniers Jeux Olympiques d'Athènes, tel Mehdi Touil et Farid Talhaoui. Y a-t-il de la place pour ces deux jeunes joueurs en équipe nationale «A» ? Si j'ai fait appel à leurs services en équipe nationale, ce n'est pas pour leurs beaux yeux. C'est parce qu'ils le méritent. Ils ont fourni une belle prestation lors des Jeux olympiques. Ce n'est pas la première fois que je fais appel à de nouveaux éléments. Le cas de Oussaleh, pour ne citer que celui-ci, et qui évolue au sein du club belge de Standard de Liège, en est l'illustration parfaite. C'est un très bon joueur. Mais, pour chaque nouveau joueur, le risque est grand de le faire aligner dans un match officiel. Il lui faut du temps afin qu'il puisse s'adapter au groupe.