«Il ne se rendait pas compte de moi… Il croyait que j'avais oublié l'histoire, mais en fait je gardais une grande rancune contre lui», a avoué Brahim devant la Cour de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Il a décidé cette nuit du mois de novembre dernier de se venger de son voisin qui demeure un peu plus loin de lui. «J'ai pris ma décision de lui donner une leçon qu'il n'oubliera jamais. Je me suis armé d'un couteau que j'ai pris de la cuisine et je l'ai rejoint quand il était en compagnie de nos voisins du «derb»», explique Brahim, qui semble n'avoir rien regretté bien que les choses ne se soient pas passées comme il voulait. Effectivement, il avait l'intention de le blesser et non pas de le tuer. «Le destin a voulu qu'il meure», affirme Brahim devant les trois magistrats de la chambre criminelle. Brahim est un jeune homme de vingt-six ans, célibataire, employé, qui s'enivrait de temps en temps et parfois fumait des joints. Quant à sa victime, Abdelkader, il est son aîné de trois ans, chômeur, repris de justice à deux reprises pour trafic de drogue. «Il a giflé ma sœur qui refusait d'entretenir une relation amoureuse avec lui», révèle-t-il ainsi le mobile de son acte criminel. Certes, Abdelkader s'est excusé à Brahim arguant qu'il ignorait qu'il s'agissait de sa sœur. «Je n'ai pas cru en ses paroles… Tout le monde au quartier savait qu'elle était ma sœur», ajoute Brahim qui tournait de temps en temps ses regards vers l'assistance afin de regarder sa mère et sa sœur laquelle a présenté son témoignage après avoir prêté serment : «Abdelkader me harcelait. Quand j'ai refusé de lui céder, il m'a giflée tout en me demandant d'aller le dire à mon frère». Brahim suivait Abdelkader qui venait de rentrer dans la ruelle menant chez lui. Sans prononcer le moindre mot, il a planté son couteau dans le dos au niveau du côté gauche. Abdelkader qui a poussé un cri strident est tombé par terre. Brahim a pris la poudre d'escampette. Mais, il a été remarqué par quelques curieux en train de se faufiler entre les ruelles. Jugé coupable pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner, il a été condamné à 8 ans de réclusion criminelle.