Le secrétaire d'Etat chargé du développement rural, Mohamed Mohattane, a affirmé dans un entretien accordé à la MAP que la lutte contre les criquets pèlerins a coûté 36 millions de dollars au Maroc. Au 20 juillet 2004, la campagne de lutte contre le criquet pèlerin a coûté 36 millions de dollars au Maroc, dont 4,25 millions comme aide internationale, a révélé le secrétaire d'Etat chargé du développement rural, M. Mohamed Mohattane. Dans un entretien accordé à la MAP, en marge de sa participation à Dakar à la réunion des ministres de l'Agriculture et des Forces armées des pays de l'Afrique du Nord et de l'Ouest sur le criquet pèlerin, M. Mohattane a indiqué que l'achat des pesticides et l'engagement des aéronefs représentent 23 millions de dollars, soit 64 % du coût total de l'opération. M. Mohattane qui a représenté le Maroc à cette réunion de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin en région occidentale (CLCCPRO), dont les travaux ont pris fin dans la nuit de mardi à mercredi à Dakar, a relevé qu'en plus des avions, des hélicoptères et de deux gros porteurs nationaux, 4 avions ont été loués à une société marocaine, 9 autres à deux sociétés espagnoles et 5 à une entreprise sud-africaine, ajoutant que 32 à 42 aéronefs ont été utilisés quotidiennement depuis le début de la campagne et ce en fonction de l'importance des superficies infectées. Cet important dispositif, a-t-il dit, a permis de traiter, à la date du 9 août dernier, 2.832.838 de ha dont 1.350.878 ha de larves. Le secrétaire d'Etat chargé du développement rural a rappelé que dans les provinces du sud du Royaume, la lutte contre le péril acridien a débuté dès novembre 2003 et a connu une activité "sans précédent" et "sans répit” au cours du printemps, laquelle période a été caractérisée par des éclosions massives des pontes dans différentes régions méridionales du Royaume, ainsi que des arrivages massifs à partir des pays limitrophes. Cette invasion, a-t-il expliqué, a nécessité, à mesure que la campagne avançait, le renforcement du dispositif de lutte par la mobilisation de crédits supplémentaires qui n'étaient pas prévus dans le budget annuel de l'Etat, en vue de l'acquisition de moyens supplémentaires de traitement terrestres et aériens et de l'achat des pesticides. Mettant l'accent sur la solidarité du Maroc avec les autres pays africains touchés par l'invasion acridienne, M. Mohattane a relevé qu'en dépit des contraintes budgétaires, le royaume a mis des équipes d'intervention terrestres, des pesticides et 3 aéronefs à la disposition de la Mauritanie, et accordé un don de 5 000 litres de pesticides au Mali et au Niger. "Fier de son africanité, fidèle à ses engagements de solidarité envers l'Afrique, mesurant l'ampleur du danger et conscient de l'urgence des besoins des pays africains sous la menace acridienne, le Maroc n'a ménagé aucun effort pour apporter, dans le cadre de la coopération bilatérale, son appui et son aide matérielle à des pays frères et amis", a-t-il affirmé. Selon le secrétaire d'Etat chargé du développement rural, le combat mené cette année par le Maroc contre le péril acridien "a montré que quelles que soient la bonne volonté des Etats et l'ampleur de leurs efforts à éradiquer le fléau du criquet pèlerin ou du moins à atténuer ses effets dévastateurs, un pays à lui seul se trouve désarmé face à ce type de fléau transnational et sans frontières".