La compagnie marocaine des œuvres et objets d'art (CMOOA) organise, samedi 19 décembre, une vente aux enchères à Casablanca. Riche et diversifiée, cette vente propose 76 lots de qualité exceptionnelle. Elle est principalement consacrée aux pionniers de l'art marocain du début des années 50 aux années 80 et plus particulièrement la période allant de 1969 à 1977. Pour ce faire, un travail important a été entrepris par la CMOOA pour mettre en place cette vente. «Nous collectons et archivons autant que nous le pouvons des informations, pour essayer de reconstituer la trame historique des événements majeurs qui ont servi à l'édification d'une véritable école de peinture marocaine», explique dans ce sens Hicham Daoudi, le gérant de la CMOOA. Durant cette vacation, l'art «naïf» sera mis à l'honneur à travers les œuvres d'Ahmed Louardiri et Chaïbia Talal, entre autres. C'est ainsi que son œuvre intitulée «Le Cycliste» datant de 1975, ayant fait la couverture du numéro hors-série de la revue «Connaissance des Arts», sera proposée à partir de 550.000 DH. Les collectionneurs et les amateurs d'art découvriront lors de cette vente l'œuvre d'Ahmed Louardiri, l'un des plus grands artistes marocains. Son talent incontestable se reflète dans ses œuvres qui allient tradition et modernité, Orient et Occident. A cet effet, la CMOOA présente son œuvre intitulée «Le temps des Andalous» datant de 1959, aux dimensions monumentales et uniques de 230 x 660 cm et qui sera proposée à partir de 2.400.000 DH. Quelques œuvres figuratives de Jilali Gharbaoui seront, également, présentées lors de cette vente. «Gharbaoui occupe une place fondamentale dans l'histoire des arts plastiques au Maroc. Il est le premier peintre à porter l'abstraction jusqu'à ses derniers retranchements. Son univers abstrait ravira aussi bien les connaisseurs que les amateurs». Parmi les œuvres proposées, figure entre autres une gouache sur papier datant de 1955, reproduite dans l'ouvrage «Fulgurances» de Yasmina Filali. Y sera également présentée une huile sur carton de 1969 appartenant à une série de travaux qui fut présentée le 27 février 1972 durant une exposition au profit de la cause palestinienne sous l'égide des écrivains marocains et du Mouvement de libération palestinien Fath. Autre œuvre phare de ce rendez-vous, l'œuvre titrée «Al-Buruj» de Jilali Gharbaoui. C'est une œuvre réalisée sur toile de jute à Paris en 1962, reproduite dans l'ouvrage «Cherkaoui, la passion des signes» aux Editions Revue Noire et exposée à l'Institut du monde arabe en 1996. Elle sera proposée à partir de 800.000 DH. «Gharbaoui n'est pas le seul à avoir instauré une rupture dans le onde de la peinture au Maroc puisqu'il est considéré avec Ahmed Cherkaoui comme étant l'un des précurseurs de la peinture moderne», indiquent les organisateurs. Enfin, les collectionneurs découvriront les œuvres de Mohammed Chebâa, l'un des fondateurs de la peinture moderne au Maroc. De rares gouaches de cet artiste, réalisées sur papier, seront proposées lors de cette vacation, datant respectivement de 1962 et de 1963.