Une retraite à 65 ans ? Benkirane aimerait bien donner l'exemple. Le chef de gouvernement pense déjà aux Législatives de 2016 et un deuxième mandat au Mechouar de Rabat sauf qu'il y a un problème de taille. Abdelilah Benkirane va boucler dans quelques mois son second et dernier mandat à la tête du Parti de la justice et du développement (PJD). Théoriquement, il doit rester numéro un de son parti pour garder toutes ses chances de rester chef de gouvernement en cas d'une victoire du parti de la lampe dans les élections l'an prochain. Réuni samedi dernier, le secrétariat général du PJD a soulevé la question. «Selon la nouvelle loi sur les partis, les formations politiques sont tenues d'organiser leurs congrès nationaux une fois toutes les quatre années. De ce fait, le PJD qui avait organisé son congrès en juillet 2012 devra tenir le prochain congrès en 2016», affirme Solimane Amrani, secrétaire général adjoint du PJD. «Le problème est que notre parti devra gérer l'année prochaine deux échéances de taille à savoir le congrès national et les Législatives», ajoute-t-il. Le vrai problème pour la direction du parti concerne plutôt le sort de l'actuel chef de gouvernement. Le parti de la lampe ne voudrait pas élire une nouvelle direction avant les élections au risque de déstabiliser le parti avant une échéance cruciale comme il ne veut pas prolonger pour Benkirane sans être sûr que le PJD gagnera les élections. Sur les pas de Abbas El Fassi Le parti de la lampe se trouve aujourd'hui face à la même situation connue par le parti de l'Istiqlal (PI) après 2007. A l'époque, Abbas El Fassi a été nommé Premier ministre après une première place de son parti aux Législatives. Le hic c'est que Abbas El Fassi devait également boucler son deuxième et dernier mandat à la tête du parti. Les Istiqlaliens ont choisi à l'époque de glisser une exception dans les statuts du parti selon laquelle le secrétaire général du PI pouvait rester dans son poste s'il occupait également le fauteuil de Premier ministre. Benkiran serait-il sur les traces de son prédécesseur au gouvernement ? Il faut dire que deux scénarios sont possibles. Le premier est que Benkirane continuera pour un troisième mandat à la tête du PJD par une simple modification des statuts du parti. Le deuxième est qu'il cède son poste après les élections même en cas de victoire de son parti pour se consacrer exclusivement au gouvernement ou prendre sa retraite politique au cas d'une défaite aux élections. Il faut dire que l'actuel chef de gouvernement a quelques armes dans la poche. La première concerne la fixation de la date du prochain congrès. «Bien que le conseil national soit seul habilité à convoquer un congrès national du parti, c'est le secrétariat général qui fixe la date du congrès», ajoute Amrani. C'est donc le secrétariat général présidé par Benkirane qui aura le dernier mot sur la date. La deuxième arme concerne la popularité de l'actuel SG parmi les congressistes du PJD. Lorsqu'on sait que c'est le congrès national qui a le pouvoir de modifier les statuts du parti et donc prolonger pour Benkirane, la popularité de ce dernier pourra être déterminante. Mais les responsables du parti devront également prendre en considération la Constitution du pays. Celle-ci stipule que le chef de gouvernement est nommé parmi le parti arrivé premier aux Législatives…