Le PJD (Parti de la justice et du développement) tient à partir de ce samedi une session extraordinaire de son conseil national. La rencontre qui s'étale sur deux jours, sera réservée à l'examen des nouveaux statuts. Après leur adoption par le secrétariat général, c'est au tour du conseil national de prendre une décision. «Au total, neuf projets seront soumis aux membres du conseil national ce vendredi à Salé notamment le statut fondamental du parti ainsi que la thèse du congrès», explique Slimane El Amrani, premier vice-président de la commission préparatoire. Le PJD qui conduit actuellement la majorité gouvernementale, entend, lors son prochain congrès national, apporter des modifications au mode d'élection du secrétaire général du parti, des membres du secrétariat général et du conseil national. «Le nouveau mode proposé retient trois étapes pour l'élection du secrétaire général. La première étape concerne le choix des candidats par les membres de l'ancien et du nouveau conseils nationaux alors que la deuxième est réservée aux délibérations sur les candidats. L'étape finale concerne le vote par les congressistes du nouveau SG», ajoute M.El Amrani. Mais à quelques semaines du congrès, il semble que l'actuel chef de gouvernement Abdelilah Benkirane se dirige vers un deuxième mandat consécutif à la tête du parti de la lampe. Outre la tradition dans le monde mais également au Maroc qui veut que le chef de gouvernement reste également numéro un de son parti, Benkirane dispose d'atouts considérables. Il a conduit le parti vers une victoire aux dernières législatives et demeure populaire parmi les bases du PJD. D'autres signes montrent bien que les membres du parti veulent baliser le chemin devant leur secrétaire général. En effet, le congrès devra statuer sur la création d'un nouvel organe baptisé «Conseil de gestion». La création de ce conseil vise à séparer la direction politique assumée par le secrétaire général de la direction organisationnelle et administrative qui sera du ressort du conseil de gestion. Ce dernier facilitera considérablement la tâche à Benkirane en cas de son élection pour un nouveau mandat. Le chef de gouvernement, trop pris par ses fonctions à l'Exécutif, sera ainsi débarrassé des charges quotidiennes liées à la gestion du parti tout en gardant entre les mains sa direction politique. Sauf surprise de dernière minute, ce scénario reste très probable. En attendant la décision des congressistes en juillet sur ce sujet, les préparatifs pour le congrès avancent normalement. Une source au sein du parti affirme que 500 congrès locaux ont été déjà organisés pour choisir les 3414 congressistes qui prendront part au congrès national prévu en juillet. Les résultats de la session du conseil national devraient également donner plus de visibilité. Dans ce sens, tous les points inscrits à l'ordre du jour de la session extraordinaire du conseil national ne devraient pas susciter un grand débat avant leur adoption. Pourtant, les responsables du parti s'attendent à une session très tendue. «Il n'existe à ce jour aucune divergence au sein du PJD concernant le prochain congrès. Cependant, le rendement du gouvernement et du groupe parlementaire devrait susciter le débat au sein du conseil national», explique le vice-président de la commission préparatoire. La décision du gouvernement d'augmenter les prix de l'essence et du gasoil à la pompe ainsi que les dernières nominations au sein de l'administration territoriale, seront ainsi au centre du débat.