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Quand "El Mundo" fait parler un mort
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 27 - 08 - 2004

Dans son édition du dimanche 22 juillet dernier, le quotidien espagnol "El Mundo" a publié un entretien attribué au Marocain Hicham Mandari assassiné récemment en Espagne. Histoire d'une interview douteuse.
Le journal espagnol "El Mundo" n'a pas été censuré au Maroc. L'édition dominicale de ce quotidien a été distribuée en toute normalité dans les kiosques marocains et ce contrairement aux affirmations du journal madrilène.
Dans un communiqué rendu public, mardi dernier, le ministère de la Communication a exprimé son "étonnement" suite à la publication par El Mundo d'une "correspondance particulière datée de Rabat" dans laquelle le quotidien espagnol affirme que son "édition dominicale avait été censurée" au Maroc". En effet, les quelques lecteurs de ce journal au Maroc ont pu constater que ladite édition était disponible dans les kiosques et n'avait donc pas fait l'objet d'une quelconque censure.
Cela dit, il est logique de s'interroger sur les raisons qui ont poussé le quotidien espagnol à mentir à son lectorat en prétendant que son édition dominicale avait été interdite de vente dans les kiosques marocains.
L'explication est pourtant simple. Il s'agit d'une démarche calculée visant à donner de l'importance à un article qui avait été publié dans l'édition du dimanche et qui n'avait en effet suscité aucun intérêt de la part du lectorat tant espagnol que marocain. En fait, l'article en question devait avoir un impact fort et susciter des réactions en chaîne en Espagne, au Maroc et en France, selon les prévisions de la direction d'El Mundo. Mais, n'atteignant pas le but escompté, le quotidien décide de rebondir sur la question en prétendant avoir été censuré à cause dudit article. Mais, quelle est donc l'histoire de ce "scoop" raté qu'El Mundo a essayé de vendre sans succès à deux reprises ?
Il s'agit d'un entretien avec une personne décédée. Une interview où El Mundo fait parler un mort et en lui donnant l'occasion de s'exprimer sur un tas de questions d'actualité. Certes, faire parler un mort est un exploit incontestable, dira-t-on. Mais, quand on sait que toute l'opération est un montage affabulateur ayant pour objectif, entre autres, d'induire en erreur l'opinion publique, l'affaire devient tout simplement une tremperie générale qui sent plus l'arnaque que le travail journalistique.
En effet, le dimanche 22 juillet, le quotidien ‘El Mundo‘ publiait un entretien avec le Marocain Hicham Mandari retrouvé assassiné dans un parking de la ville de Mijas située à quelques kilomètres d'Almeria au sud de l'Espagne.
Présentée comme étant la dernière interview accordée par la victime avant sa mort, El Mundo a avoué que cet entretien n'était en fait que le texte intégral d'une interview déjà publiée par l'hebdomadaire marocain “Le journal“ dans une édition qui date du 26 juillet dernier. "Deux semaines après son assassinat, El Mundo publie les déclarations complètes du dissident marocain qui avait menacé de révéler des scandales financiers de la famille royale alaouite par une lettre publiée au “Washington Post“. Celle-ci est la dernière interview de Hicham Mandari. Sans censure", disait “El Mundo“.
Toutefois, le quotidien madrilène n'explique pas les conditions de la publication de ce texte et comment est ce que le soi-disant entretien a atterri dans sa rédaction alors qu'il a été réalisé par un hebdomadaire marocain. “El Mundo“ n'explique pas non plus les motivations qui l'ont poussé à publier un entretien au contenu hautement diffamatoire à l'égard du Maroc et de ses institutions à un moment où les relations maroco-espagnoles commencent à peine à se remettre de leur crise.
Réalisée, apparemment, par une correspondante du “Journal Hebdomadaire“ à Paris du nom de Inès Belaiba, l'interview est publiée au quotidien El Mundo avec la même signature. Il est normal donc de s'interroger sur les conditions de la "cession" de l'entretien par l'hebdomadaire marocain au quotidien espagnol.
S'agit-il d'une opération montée individuellement par la journaliste, Inès Belaiba, ou d'une transaction commerciale entre les deux entreprises de presse ?
Ce qui est sûr dans toute cette affaire est que le seul lien réel existant entre les deux publications est qu'elles ont un collaborateur en commun. Il s'agit du journaliste Ali Lamrabet qui collabore en freelance avec le quotidien “El Mundo“ tout en étant chroniqueur du “Journal hebdomadaire“. Installé en Espagne depuis plusieurs mois, Lamrabet s'est spécialisé depuis quelque temps dans les entretiens avec des personnages au passé douteux, installés en terre ibérique.
Curieusement, l'entretien présumé de Mandari illustre parfaitement ce genre de journalisme. D'ailleurs, une lecture comparative du texte publié par l'hebdomadaire marocain et le prétendu texte intégral d'“El Mundo“, permet de déceler des indices évidents d'une manipulation préméditée des soi-disant propos de Mandari. Car, tous ceux qui ont suivi les péripéties de cet individu savent que ses déclarations ont toujours contenu des insinuations plutôt que des affirmations. C'est d'ailleurs, la démarche utilisée par tous les maîtres-chanteurs dont l'objectif est de parvenir à un "arrangement" ce qui les empêche d'aller trop loin dans leurs divagations puisqu'ils savent que dans le cas contraire ils perdent tout espoir de parvenir à leur objectif. Or, en accordant cet entretien, si jamais il existe vraiment, Mandari ne savait pas qu'il allait mourir. Comment aurait-il pu aller si loin dans la diffamation et la calomnie?
Il est donc certain que l'entretien présumé de Mandari n'est qu'un montage ayant des objectifs douteux qui vont au-delà de la mission d'information qui est censée être celle d'un quotidien prestigieux comme “El Mundo“. Car, aller jusqu'à s'aventurer à publier un texte manipulé et enrichi par des textes est un pas qui ne peut être franchi que sur une décision prise au sommet de lahiérarchie du quotidien espagnol. C'est dire que Pedro J. Ramirez , directeur d'“El “Mundo n'aurait jamais autorisé une telle chose s'il n'y avait pas eut des intérêts particuliers en jeu.


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