Hasna Benhassi a signé lundi soir un grand exploit en remportant la médaille d'argent du 800m, devant les ténors du double tour de piste, Kelly Holmes, sacrée championne olympique, en tête. Une course qui lui a également permis de battre le record national de la distance (1 :56 :43). Hasna Benhassi au milieu de la piste du stade olympique d'Athènes, les yeux rivés sur l'écran géant sur lequel un seul nom était écrit, celui de Kelly Holmes, première de la course, avec un chrono de 1 :56 :38, soit sa meilleure performance de l'année. C'est l'image que l'Histoire retiendra de cette finale du 800m des Jeux Olympiques d'Athènes. Pendant que la Britannique, entourée d'une foule de cameramen et de photographes, bondissait sur le tartan, laissant libre cour à sa joie, la Marocaine, ainsi que Jolanda Ceplak, avaient les traits tirés. Les juges et commissaire de la course ont eu le plus grand mal du monde à départager Benhassi et la Slovène. C'est finalement la jeune Benhassi qui a eu le dernier mot, même si les deux athlètes ont signé le même chrono, 1 :56 :43. Ce n'est qu'après cela que Hasna a eu droit aux honneurs de la presse internationale. « Je suis très contente de cette seconde place, qui m'a ouvert la voie au podium olympique. Ce n'était pas une chose facile ; mais Alhamdoulillah, j'ai réussi l'exploit que j'offre à SM Mohammed VI, à tout le peuple marocain et surtout au public marrakchi, qui n'a jamais cessé de me soutenir », a déclaré, essoufflée, la vice-championne olympique. Lundi soir, Benhassi valait son pesant en or, même si la médaille qu'elle a glanée est en argent. Et pourtant, personne ne misait sur cette jeune athlète de 26 ans, à part peut-être les connaisseurs, qui ont suivi son parcours depuis le début de la saison. «Hasna a pris part à six ou sept meetings cette année durant lesquels elle s'est toujours classée parmi le trio premier. Ses résultats s'amélioraient au fur et à mesure qu'elle courrait», explique le directeur technique national, Aziz Daouda, qui lui a servi de coach à Athènes après que son entraîneur habituel, Ayoub Mendili, ait été obligé de rester au Maroc pour peaufiner la préparation des athlètes masculins engagés sur le 800m et qui n'ont regagné la capitale grec que mardi très tôt dans la matinée. Il était donc clair que la Marrakchie préparait ses Jeux Olympiques et qu'elle comptait faire un retour en force. «Je n'ai jamais figuré sur la liste des médaillables. Mais cela ne me dérangeait pas outre mesure. Je savais que mon heure viendrait et je l'ai patiemment attendue», a t-elle déclaré à la conférence de presse qui suit traditionnellement la cérémonie de remise des médailles. Pouvait-elle faire mieux, c'est-à-dire remporter la consécration suprême. «Franchement, j'ai fait tout ce qui est en mon pouvoir. Décrocher une médaille olympique au milieu de grands noms du 800m comme Kelly Holmes, Jolanda Ceplak ou Maria Mutola n'est pas à la portée du premier venu. Je suis très contente de ce que j'ai réalisé ce soir», a-t-elle conclu. Concernant le 1500m, distance sur laquelle elle devrait être alignée mardi soir pour le premier tour, elle le courra «librement, débarrassée de toute pression», a estimé Daouda. La jeune Hasna sera-t-elle au rendez-vous avec une autre consécration? Fadoua Ghannam Notre envoyée spéciale en Grèce