En remportant la médaille d'argent du 800m olympique, Hasna Benhassi est devenue la 3ème femme marocaine à monter sur le podium des J.O. Portrait de cette jeune athlète promue à un bel avenir dans l'athlétisme. Il n'y avait qu'elle, et une poignée de personnes qui croyaient en ses chances de remporter une médaille olympique, et parmi elles, son mari, l'athlète Mohcine Chehibi, également spécialiste du 800m. Les autres ne voyaient en Hasna Benhassi qu'un petit bout d'athlète qui, en atteignant la finale du 800m, aurait réalisé un exploit. Les Mutola, Holmes et Ceplack, pour ne citer que celles-là n'allaient certainement pas se laisser marcher sur les pieds. Mais du haut de ses 47 kg et 1m 66, elle a démontré à tout le monde qu'elle était de retour, et en force, après une absence des podiums des compétitions internationales qui n'a que trop duré. En remportant la médaille d'argent du double tour de piste, une course pas du tout facile selon l'avis des techniciens, elle a inscrit son nom en lettres dorées au panthéon de l'athlétisme national, 20 ans après Nawal El Moutawaklil, première médaillée d'or africaine et arabe, 16 ans après la médaille de bronze de Saïd Aouita, toujours sur le 800m et quatre années après le bronze de Nezha Bidouane à Sydney. Hasna est ainsi la troisième femme marocaine à monter sur le podium olympique, offrant au Maroc une médaille d'argent qui, dans l'esprit des Marocains, s'est vite muée en or, et qui a cassé une morosité qu' a vecue la délégation marocaine à Athènes à cause des éliminations qui se sont succédé. C'est donc le destin qui a souri à cette Marrakchie, née le 1er juin 1978. Depuis toute petite, Hasna a brillé lors des compétitions scolaires. Au sein du club Sidi Youssef Ben Ali où elle a fait ses premiers pas, elle a toujours été la première attirant l'attention des responsables athlétiques qui lui ont ouvert les portes de l'Institut national d'athlétisme. C'était en 1996, année où elle a pris part à sa première grande compétition internationale, les championnats du monde juniors qui se sont déroulés à Sydney lors desquels elle a atteint les demi-finales du 800m. L'ascension vers la gloire pouvait alors commencer. En 1997, Hasna a gagné sa première médaille d'or sur le 800m à l'occasion des Jeux Méditerranéens qui ont eu lieu à Bari en Italie. La même année, sur cette même piste athénienne, elle atteint les demi-finales du 800m. Hasna s'est en outre illustrée sur le plan africain avec, notamment, une médaille d'argent des championnats continentaux sur le 800m à Dakar en 1998 et une autre en argent sur l'édition algérienne deux années plus tard. En 2001, Benhassi a connu la consécration mondiale en s'imposant en finale du 1500m des championnats du monde in-door à Lisbonne. Puis ce fût Farah. Un choix de la part de l'athlète que très nombreux sont ceux qui l'ont qualifié de suicide estimant que la grossesse de l'athlète est intervenue à un moment inopportun et qu'elle allait certainement briser une carrière de championne prometteuse. Mais il se trouve que Hasna s'est épanouie après avoir connu les joies de la maternité. «Petit bout de femme portant un petit bout de chou», comme dit un journaliste marocain très proche de l'athlète. «Oum Farah», c'est ainsi que tout le monde aime désormais l'appeler, a refait surface en 2002, mais les résultats n'étaient pas au rendez-vous puisqu'elle a dû se contenter d'une médaille de bronze sur le 1500m aux championnats africains de Tunis. En 2003, ses performances ne se sont pas améliorées puisqu'elle n'a réussi qu'une petite 8ème place (1500m) aux mondiaux en salle de Birmingham. En 2004, elle a réussi ce que beaucoup d'athlètes convoitent, l'argent olympique. Bravo Hasna.