La décélération est de plus en plus palpable chez les emprunteurs. Cependant, malgré l'essoufflement général, les crédits bancaires continuent à s'accrocher en 2015 tirés par les crédits immobiliers. Aussi, les Marocains s'endettent chaque année un peu plus auprès de leurs banques. À leur tour, ces dernières grignotent des parts de marché aux sociétés de financement. C'est ainsi que les crédits bancaires ont atteint à fin septembre dernier un encours de 764,526 milliards de dirhams, soit un bond de 7,362 milliards de dirhams en comparaison à septembre 2014, favorisés par une timide reprise des crédits à l'équipement et des crédits à la consommation, mais surtout celle des crédits immobiliers. Ainsi, selon les indicateurs-clés des statistiques monétaires du mois de septembre 2015, publiés par Bank Al-Maghrib, les crédits bancaires, à la fin du neuvième mois de l'année 2015, seraient en hausse de 1% par rapport à la même période en 2014. À ce titre, le classement par objet économique laisse paraître que les crédits immobiliers enregistrent une hausse importante de 2,2% entre le neuvième mois de 2015 et celui de 2014. Ils ont, en effet, atteint, à fin septembre 2015, un encours de 240,645 milliards de dirhams en hausse de 5,274 milliards, de dirhams, comparé à l'encours enregistré à fin septembre 2014. Toutefois, ils ont largement été impactés par un ralentissement des crédits aux promoteurs immobiliers dont l'encours a marqué un recul conséquent de 6,3% d'une année à l'autre. Ce recul se traduit clairement par la morosité que connaît le secteur immobilier qui s'est tourné vers la commercialisation, avec un ralentissement de l'investissement. En contre-partie, les crédits d'habitat sauvent la mise avec un encours de 176,735 milliards de dirhams en hausse, de 9,529 milliards de dirhams, comparé à l'encours enregistré à fin septembre 2014, ce qui équivaut à un bond conséquent de 5,7% d'une année à l'autre. Pour leur part, les crédits à la consommation ressortent avec une timide hausse enregistrant à fin septembre 2015 un encours de 46,179 milliards de dirhams, se bonifiant ainsi d'une hausse de 5,3%, comparé aux résultats du mois de septembre 2014, souligne Bank Al-Maghrib. S'agissant des crédits à l'équipement, la banque centrale relève une hausse assez timide de 2% entre l'encours enregistré à fin septembre 2015 et celui de fin septembre 2014. Ainsi, ils ont atteint, au neuvième mois de 2015, un encours de 142,718 milliards de dirhams en hausse de 2,859 milliards de dirhams en comparaison à celui enregistré le même mois de l'année précédente. Dans le même volet, les créances en souffrance poursuivent leur ascension fulgurante enregistrant un encours de 57,257 milliards de dirhams à fin septembre 2015, en hausse de 5,155 milliards de dirhams comparé à fin septembre 2014. Il s'agit, par ailleurs, d'une hausse conséquente de 9,9% enregistrée à fin septembre 2015 en comparaison à la même période de l'année 2014. Par ailleurs, dans son commentaire, Bank Al-Maghrib relève que la décélération du crédit bancaire s'explique par l'accentuation de la baisse des facilités de trésorerie de -3,5% à -5,7% et le ralentissement de la progression de l'ensemble des autres catégories de crédit à l'exception des concours à l'équipement, dont le taux est passé de 1,4% à 2%. En effet, le taux d'accroissement des prêts immobiliers est revenu de 2,9% à 2,2%, en relation avec le ralentissement de l'accroissement des crédits à l'habitat et l'accentuation de la baisse de ceux à la promotion immobilière. Par secteur institutionnel, Bank Al-Maghrib souligne que l'encours des crédits au secteur privé est revenu au même niveau de septembre 2014 au lieu d'une légère progression de 0,3% en août. Cette évolution résulte de l'accentuation de la baisse des concours alloués aux sociétés non financières privées évaluée à 2,7% contre une baisse de 2,2%, les prêts aux ménages ayant progressé à 3,6%, soit le même taux qu'en août. S'agissant des crédits aux autres secteurs institutionnels, le taux de croissance des prêts aux sociétés non financières publiques est revenu à 1,1% contre 8,2% et celui aux sociétés financières à 6,4% au lieu de 12,1% en août 2015.