La terre d'Arabie, aux yeux de tous les Musulmans, a une forte connotation spirituelle. Elle est la terre de la révélation du Coran sacré. Elle est l'espace qui a vu naître la première société musulmane. Elle est le lieu duquel une civilisation universelle, qui a combattu l'esclavage et prôné l'égalité entre tous, est allée à la conquête du monde, pour propager la parole d'un Dieu, Clément et miséricordieux. La terre d'Arabie, aux yeux de tous les Musulmans, a une forte connotation spirituelle. Elle est la terre de la révélation du Coran sacré. Elle est l'espace qui a vu naître la première société musulmane. Elle est le lieu duquel une civilisation universelle, qui a combattu l'esclavage et prôné l'égalité entre tous, est allée à la conquête du monde, pour propager la parole d'un Dieu, Clément et miséricordieux. Les Marocains, comme le reste de la communauté musulmane, ont maintenu une forme de fascination envers cette terre, même quand les formes spirituelles traditionnelles ont été diluées dans des relations de plus en plus intéressées et mercantiles, depuis que l'Arabie saoudite est devenue aussi la Mecque des pétrodollars qui suscitent tant de convoitises à l'intérieur et hors du monde arabe et musulman. Il est vrai que les relations politiques et institutionnelles entre les dirigeants du Maroc et du Royaume wahhabite ont toujours été cordiales, fraternelles et complices, même si au niveau doctrinal et en termes de choix de société et de régime politique les deux pays se trouvent souvent aux antipodes l'un de l'autre. C'est peut-être la raison pour laquelle les populations des deux royaumes trouvent tant de terrains d'entente, parce que d'une certaine manière ils se trouvent complémentaires et établissent entre eux mille passerelles et espaces de connivence et de concorde. Les citoyens saoudiens trouvent en effet en le Maroc un espace où ils jouissent d'une grande liberté pour pratiquer le tourisme et les loisirs qu'ils ne trouvent pas chez eux. Ils reçoivent en terre marocaine un accueil chaleureux et bienveillant, même si parfois des débordements en termes de mœurs et de corruptions de tous genres sont à déplorer, pour ce que l'argent facile, et une prodigalité, vraie ou supposée, suscitent comme envies et cupidité de toutes parts. Cette situation a quelque peu dégénéré lorsque des filières organisées de proxénétisme et de trafics de tous genres se sont organisées autour du tourisme saoudien au Maroc. Pire encore, l'informel s'en est mêlé, et compte tenu des multiples opportunités d'échanges populaires maroco-saoudiens, à la faveur de pèlerinages, de Omra et de négoces de tous genres, des infiltrations, sous le prétexte de prêches de la bonne parole, d'entrisme de la doctrine wahhabite, ou, plus grave encore, d'activisme subversif et terroriste pro-Al Qaïda, sont désormais identifiées et les services nationaux de sécurité sont en train d'en jauger l'ampleur et la gravité. Mais, d'ores et déjà, deux repères devraient être soulignés. D'une part, il n'y a aucune raison valable de donner libre cours à des amalgames ou à des généralisations abusives concernant les citoyens saoudiens, résidents ou en séjour dans notre pays. Et, d'autre part, l'intérêt national et l'impératif de protéger le Maroc contre tout ce qui pourrait nuire à sa sécurité ou à sa quiétude, dans ses frontières, dictent d'imposer un visa d'entrée à tous les ressortissants de pays qui sont actuellement contaminés par le phénomène du terrorisme. Il y va de l'intérêt de tout le monde.