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Corriger l'injustice
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 27 - 06 - 2002

Entre les déclarations officielles qui se veulent rassurantes sur la santé du secteur de la pêche et les récriminations des professionnels qui multiplient les signes de protestation, la pêche vit un profond malaise. À croire que, finalement, la suspension des accords avec l'Union européenne est contre-productive, puisqu'on offre des licences aux Mauritaniens à contre-courant de la pêche marocaine.
ALM . Quelles sont les causes du litige entre marins, armateurs et ministère à Tan Tan et Agadir ?
Said Chbaâtou : Au niveau de la promotion sociale, le plan d'aménagement de la pêche, a amené une injustice, car la politique de «plus de prix, moins de quantité» a fait que la durée de travail des marins est passée de 8 mois à 5 mois. Il fallait donc trouver un moyen de lier l'activité des marins pêcheurs à celle des armateurs, soit par l'intéressement au chiffre d'affaires, soit encore par une prime de tonnage. Or cette dernière option ne peut faire l'affaire puisque l'on cherche à diminuer le tonnage. Le plan d'aménagement qui a crée cette injustice étant le fait de l'Etat, il fallait soit retirer la première intervention, soit intervenir une deuxième fois pour corriger.
Pour les armateurs il n'etait pas question de retirer le plan d'aménagement. Dans ces conditions, la pêche hauturière n'aurait pas pu vivre plus d'une année. C'est dans ce sens que nous avons envoyé un projet de contrat aux armateurs, qui évoque dans ses articles 3 et 4 la durée du contrat et le mode de rémunération. Ce contrat, je tiens à le préciser, ne contient aucun chiffre. Pour la durée de travail, nous avons proposé 6 mois, ils nous ont ramenés à une seule marée soit l'équivalent de 45 à 60 jours. Pour le mode de rémunération, nous avons proposé soit un salaire fixe plus un pourcentage sur le chiffre d'affaires, soit un salaire fixe plus une prime sur le tonnage. Les armateurs n'ont pas voulu entendre parler de chiffre d'affaires. Or, la prime sur le tonnage a tendance à baisser puisque nous sommes dans une tendance à « moins de quantité ». Nous avons donc proposé un revenu minima à garantir pour les marins.
L'OMP vous reproche d'avoir retardé l'envoi des contrats qui devaient exposer ces dispositions, jusqu'après le déclenchement de la grève…
Nous avons commencé les contacts le 1 er mars avec l'APAPHAM et l'UPEC. Nous avons eu des difficultés. Les associations acceptant difficilement de travailler en présence du groupe de Tan Tan.
Ceci dit, nous avons convenu de travailler sur un mode de rémunération tendant vers le minima. Le 12 mars on s'est réuni avec le groupe de Tan Tan, on a réglé le problème de la durée de travail et on a retenu l'idée d'un revenu minima. Le 25 mars on a tenu une autre réunion avec l'UPEC et l'APAPHAM pour affiner les choses. On revient au groupe de Tan Tan le 2 avril, dont les responsables étaient d'accords et ont même précisé que ce minima en ce qui les concerne était de 3000 DH. Une réunion était prévue le 16 avril avec l'UEPC et l'APAPHAM, dont les présidents étaient absents entre temps, destinée à uniformiser le contrat, de façon à ne pas avoir des contrats différents pour Agadir et Tan Tan. C'est entre le 2 et le 16 avril que le président de l'OMP nous reproche d'avoir retardé les contrats.
Or, il faudrait savoir de quels contrats il s'agit ? L'ancien n'était plus de mise. Et le nouveau devait être uniformisé après contacts avec l'APAPHAM. De plus, les gens nous demandent les contrats généralement 7 jours avant la sortie en mer afin de mettre les bateaux en marche. Nous constatons que M. Laraki, le président de l'OMP, les a demandés un mois et demi avant. Peut etre qu'il était au courant de la grève et qu'il voulait embarquer les marins 15 jours avant, afin que le syndicat ne puisse pas mobiliser.
Le minima étant acquis, qu'est-ce qui a fait que les contrats ont été retardés alors ?
Il se trouve que l'UPEC et l'APAPHAM refusent le minima de 3000 Dh. Ils s'excusent encore pour la réunion prévue le 17 avril, car ils devaient partir à Agadir pour réunir l'UPEC et l'APAPHAM au sein d'une même association. On reporte pour le 18 avril, date à laquelle ils n‘avaient pas encore terminé. Entre-temps, les marins avaient annoncé la grève pour le 23 avril. La réunion est ainsi reportée au lundi 22 avril, soit un jour avant la grève, pour essayer de les convaincre et envoyer les contrats. Or, le 22 ils ne se présentent pas à la réunion. Nous avons alors demandé juste une année de référence moyenne, à la place d'un minima.
Vous êtes alors intervenu au profit des marins ?
C'est ce que vous reporchent les armateurs de l'OMP
Effectivement, je suis intervenu au profit des marins au sujet du plan d'aménagement, parce qu'il y avait injustice. Je me demande si « être un arbitre » veut dire fermer ses yeux sur l'injustice ? La meilleure façon d'éviter la grève c'est le dialogue, il fallait essayer encore et encore. La preuve c'est que j'en suis à ma 47-eme réunion avec les professionnels en un an et demi.
Que s'est-il passé après le 22 avril ?
Il fallait débloquer la situation. J'ai laissé les nouveaux contrats en veilleuse et j'ai envoyé les anciens contrats. On ne pouvait pas les envoyer avant, car cela aurait été une manière de saboter tout le travail qu'on faisait.
La grève est quand même déclenchée
Oui, la grève est déclenchée le 23 et le 24 avril et elle est suspendue le 25. j'ai créé une commission de dialogue social, qui tient sa première réunion le 26 avril. Le groupe de Tan Tan ne répond pas à l'invitation. Ce sera le cas aussi pour les réunions du 27 et du 29 avril. La chambre d'Agadir était présente. Le ministère a proposé une médiation sous forme de la tenue d'une réunion préalable à la négociation.
Le 1 er mai une réunion est tenue chez M. Driss jettou ministre de l'Intérieur. Toutes les parties étaient alors d'accord pour corriger le plan d'aménagement au lieu de le rejeter. Les armateurs ont proposé de payer 8 mois de salaire au Smig et ont accepté d'entamer les négociations avec les marins dès la sortie en mer. Or, ils reviennent sur leurs déclarations une fois au ministère de la Pêche. Ils n'étaient plus d'accords pour les négociations, et ne voulaient plus payer les 8 mois de salaire au smig qu'une fois que les marins auraient pris la mer. C'est à ce moment qu'ils posent le problème de la légalité de la grève. Or ce n'est pas à nous, au niveau du ministère, de dire si la grève est légale ou ne l'est pas.
Les armateurs vous reprochent également d'avoir refusé d'appliquer la loi en sanctionnant ceux qui avaient abandonné leurs postes de sécurité
Les responsables de l'OMP m'ont demandé de sanctionner les gens qui devaient être dans les postes de sécurité et qui n'y étaient plus. Ils ont proposé de donner les noms des personnes concernées. Or, au ministère on ne disposait d'aucun document préalablement établi qui situe les niveaux de responsabilité. On ne pouvait sanctionner sur la base d'une liste qui allait juste être rédigée.
Il vous est également reproché d'avoir tenu l'OMP en dehors des négociations sociales
Une réunion est tenue à Agadir avec l'APAPHAM en présence du wali, qui a abouti à un accord prévoyant la levée de la grève le 16 mai et la reprise du travail le lundi 20 mai. Nous avons alors contacté Mme Doukkali et M. Benjelloun de l'OMP pour les mettre au courant de ce qui avait été décidé, en présence du Wali d'Agadir. Alors que le président de l'OMP soutient qu'il n'a jamais été contacté. J'ai même par la suite écrit au groupe de Tan Tan pour le mettre au courant de ce qui s'etait passé avec l'APAPHAM, lequel a répondu le 22 mai pour dire qu'il s'alignait sur ce qui avait été décidé à Agadir.
Pourquoi la grève a-t-elle été maintenue alors ?
Le secrétaire général du syndicat convoqué par le délégué de la Pêche une première fois et par le wali d'Agadir une deuxième fois, a refusé de lever la grève. Il a dit que le cas de Tan Tan était particulier dans la mesure ou il y avait d'autres problèmes relatifs au paiement du Smig, aux retards de paiement, aux déclarations à la CNSS. Nous avons contacté le gouverneur de Tan Tan pour réunir une commission comportant le délégué de la pêche et un représentant de l'OMP pour discuter tous ces problèmes, mais les responsables de l'OMP ont refusé de discuter de ces questions dans le cadre de la commission.
L'essentiel étant acquis, le ministère n'aurait-il pas pu à ce moment intervenir pour mettre un terme à la grève ?
Vers le 25 mai, l'OMP a lancé un appel demandant aux marins de rejoindre leurs postes, puisque les conditions d'Agadir avaient été acceptées. Le syndicat n'a rien voulu savoir et à mon avis il a eu tort.
C'est à ce moment que M. Laraki m'a demandé de procéder au débarquement des gens qui n'avaient pas répondu à l'appel, soit 1500 marins. Devant ce nombre, le ministère a dû demander des garanties de réembarquement. De plus, nous avons demandé que le débarquement soit fait bateau par bateau, alors que l'OMP exigeait que les 1500 marins soient débarqués d'un coup, mais sans s'engager par écrit qu'ils seraient réembarqués. Nous avons finalement procédé au débarquement des 1500 marins au matin du 7 mai.
C'est là que nous avons été surpris par une demande de réembarquement amenée par les responsables de l'OMP que les marins devaient signer avant de réembarquer. Malgré cela nous avons demandé au délégué d'essayer de convaincre les marins de signer et de réembarquer, quitte à régler la question par la suite.
De toute façon, depuis le 15 mai c'est le wali d'Agadir qui règle le problème au niveau national, avec la présence du ministère, et c'est le gouverneur de Tan Tan qui s'occupe de la question au niveau local depuis le 23 mai.
Les licences de pêche accordées à un groupe mauritanien sont venues envenimer les choses. Ne sont-elles pas en contradiction avec le plan d'aménagement ?
J'assume l'entière responsabilité sur cette question. Des parties qui gardent la notion de droit historique sur les eaux territoriales marocaines soutiennent que le Maroc a vendu des licences. C'est totalement faux. Ma politique est basée sur moins de quantité et plus de valeur. Certains armateurs veulent une politique basée sur « plus de quantité et moins de prix ». Or, avec plus de prix, on peut encore rabaisser le quota, ce qui va permettre d'introduire de nouveaux investisseurs, ce qui veut dire plus de redevances pour l'Etat et plus d'emplois.
Mais pourquoi la Mauritanie alors que ce pays est lié par un accord de pêche à l'UE ?
Nous avons une frontière maritime commune. Au lieu que le Maroc réponde aux incursions par des manières militaires, il vaut baser notre coopération sur un intérêt mutuel. D'autant plus qu'il y a la réciprocité à travers des sociétés à majorité
marocaine chez nous et à majorité mauritanienne chez eux. Ce qui transforme la frontière en une zone de prospérité.


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